Depuis le temps que je lis les réponses à ce chouette petit questionnaire chez Mahie (sa créatrice), ou encore chez Valvita ou Dr. CaSo, je me suis enfin décidée à tenter d'y répondre, moi aussi.
Aujourd’hui je me sens : Boule au ventre. Envie de rien. Je préfère pas développer davantage.
Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Une fille que je connaissais depuis l'époque du lycée mais que je n'avais pas revue depuis au moins dix ans. Elle est infirmière chef dans un home, a une fille et un garçon, et savait plein de choses sur moi - vive Facebook. Ça m'a fait plaisir de discuter avec elle.
J’ai été super contente de : Aujourd'hui ? Je vois pas...
Ça m’a franchement énervé de : Devoir attendre au froid mon train qui était en retard, et de devoir porter trois gros livres qui ne rentraient pas dans mon sac à dos.
Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Ça ne date pas vraiment de cette semaine, mais... la structure parascolaire qui refuse d'accepter mes enfants, parce que rédiger un mémoire de 70 pages tout en trainant une dépression, c'est pas vraiment un travail.
Je suis grognon : Oui, j'aimerais me transformer en porc-épic et déployer mes piquants pour que personne ne puisse m'approcher.
Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : On me demande de rédiger ma thèse avec mes enfants sur les genoux ?
C’est exquis de : Dormir.
Ça me rend extatique : Question suivante ?
En ce moment je lis : Je viens de commencer La Vieille dame qui voulait se jeter du rez-de-chaussée de Bruno Boniface. Pour le moment, j'ai lu 5 pages.
Je dis « respect » à : Aux femmes (et aux hommes) qui arrivent à élever leur enfants sans devenir timbrées.
Je ne résiste pas à : Un paquet de chips ou une assiette de frites.
J’vais t’dire une bonne chose : Ce week-end, je mets mon téléphone en mode avion pour éviter d'avoir envie de trop le regarder.
Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : Je ne conduis presque jamais, je prends le train.
La pensée hautement philosophique de la semaine : Il est trop tard pour être philosophique ;)
Je me taperais bien : Une mousse aux deux chocolats dans ma confiserie préférée.
J’ai été raisonnable : Pas du tout ; ça fait deux jours que je mange des frites à midi et aujourd'hui j'ai même rajouté un dessert.
Cette semaine pour la première fois j’ai : Pris un somnifère pour m'endormir.
C’est bien la dernière fois que je : Sur le moment, je ne vois pas.
L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : Deux faits divers sur deux chauffards : l'un s'est littéralement envolé avec sa grosse berline volée pour atterrir dans une cuisine au premier étage d'une maison, l'autre a percuté une voiture en se rabattant sur la voie de droite et a tué ses trois occupants. Puis il a essayé de s'enfuir à pied.
Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Être dans mon lit avec un livre, d'ailleurs c'est ce que je vais m'empresser de faire !
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vendredi 29 novembre 2019
lundi 25 novembre 2019
J - 6
Ce matin, au réveil :
Petit Loup : J'ai rêvé que j'avais amené le calendrier de l'Avent à l'école, et qu'on avait ouvert la première porte !
Plus que quelques jours à attendre, Petit Loup ;)
Petit Loup : J'ai rêvé que j'avais amené le calendrier de l'Avent à l'école, et qu'on avait ouvert la première porte !
Plus que quelques jours à attendre, Petit Loup ;)
samedi 23 novembre 2019
Bilbiothèque et sérotonine
D'un côté, cinq grandes fenêtres laissent entrer la lumière du jour. De l'autre, ainsi qu'aux deux extrémités, les hauts murs sont couverts jusqu'au haut plafond d'étagères et donc de livres, a l'air très ancien pour certains. Une galerie permet aux bibliothécaires d'accéder aux livres rangés tout en haut, et celle-ci est bordée de portraits peints à l'huile - je me demande souvent qui étaient tous ces gens. J'aime beaucoup cette salle, je m'y sens bien. Il faut juste penser à bien s'habiller, car il n'y fait pas très chaud.
J'adore y arriver tôt le matin, quand il n'y a encore presque personne. Je peux me mettre à ma place préférée, et je vois les autres arriver petit à petit... |
Depuis quelques jours, quand je suis là-bas pour travailler, j'aime bien m'isoler un peu des autres étudiants en écoutant de la musique très calme dans mes écouteurs et entrer dans une petite bulle. En tapant "musique pour étudier" et "musique calme" sur Youtube, j'ai fini par tomber sur des mélodies dont le titre prétend qu'elles dégagent des "ondes alpha" ou de la sérotonine. La sérotonine, c'est un neurotransmetteur qui joue un rôle dans la gestion des humeurs et est associée à l'état de bien-être et au bonheur - c'est justement sur elle qu'agissent les antidépresseurs.
Je ne crois pas vraiment à ce genre de trucs, mais j'aime bien écouter ce genre de musiques tout en lisant mes bouquins et en prenant des notes. Plus précisément, j'aime comme elles se laissent rapidement oublier, c'est un peu comme d'avoir un bruit blanc dans les oreilles : on n'entend pas (trop) le cliquetis des claviers des autres, les gens qui s'installent ou cherchent des affaires dans leur sac, mais on n'est pas non plus distrait par un rythme ou une mélodie trop prononcée.
Les hautes fenêtres de la bibliothèque m'ont inspiré une page de bullet journal. |
J'ai bien travaillé cette semaine, même si certains jours ont été plus difficiles que d'autres. On a reçu une nouvelle lundi qui m'a un peu désespérée - quand une chose s'arrange, on dirait qu'il faut qu'une autre s'effondre - et je dors mal depuis ça - ou était-ce déjà le cas avant ? Toujours est-il que, je ne sais comment, j'ai enfin réussi à faire un peu d'avance pour mon travail de master, de la lecture de livres et d'articles, pour le moment. Un des bouquins m'a énormément inspirée et donné plein d'idées pour la suite, et ça, c'est une très bonne chose. Je peux donc dire que je suis fière de moi. Et que ça fait du bien.
jeudi 21 novembre 2019
Instant de vie - L'homme au turban
Je marche en ville et me dirige vers le lac, j'ai besoin de respirer un peu d'air frais et de laisser vagabonder mes pensées. C'est un de ces jours où rien ne va. Je croise un homme, turban noir sur la tête, barbe et longue moustache dont les extrémités partent vers le haut. Nos regards se croisent. Nous continuons chacun notre route quand...
- Excuse me, Madam ?
Je me retourne, m'approche de lui. Curieuse de ce qu'il veut me dire.
Dans un joli anglais à l'accent indien ou pakistanais, il me dit que la marque sur mon front (les deux petites rides qui commencent à se creuser entre mes sourcils) indique que le mois de décembre m'apportera de la chance.
Je ris.
- Are you sure ?
Il ouvre son portefeuille, prend un des petits papiers jaunes qui y étaient glissés, et y inscrit quelques mots tout en m'expliquant que la chance arrivera, que les deux années précédentes n'ont pas été très bonnes pour moi mais que décembre 2019, puis 2020, m'apporteront de belles choses. Il ajoute qu'il ne faut pas oublier de bien prier Dieu, car peut-être que j'ai été un peu lazy et n'ai pas assez prié ces derniers temps.
Je ris encore. Il m'amuse et m'intrigue.
- Which god ? Which god should I pray ?
- God is One my friend, only name is different.
Puis il griffonne quelque chose sur un des petits bouts de papier sans me laisser le voir, le chiffonne et le glisse dans ma main. Il me demande ensuite de choisir un nombre entre un et cinq.
- Three, je dis.
Il me dit de choisir une couleur.
- Green.
- Green ? Chose another one.
Je choisis le bleu, il inscrit les deux mots sur le papier puis me demande d'en supprimer une des deux. Je supprime le vert. Alors il me dit d'ouvrir le papier chiffonné que j'avais dans la main. Sur celui-ci, le chiffre trois et le mot bleu.
Puis il me demande de reposer les bouts de papier dans son portefeuille, et d'y glisser aussi un peu d'argent « for my food and transportation ». Haha. Il m'a bien eue.
- Excuse me, Madam ?
Je me retourne, m'approche de lui. Curieuse de ce qu'il veut me dire.
Dans un joli anglais à l'accent indien ou pakistanais, il me dit que la marque sur mon front (les deux petites rides qui commencent à se creuser entre mes sourcils) indique que le mois de décembre m'apportera de la chance.
Je ris.
- Are you sure ?
Il ouvre son portefeuille, prend un des petits papiers jaunes qui y étaient glissés, et y inscrit quelques mots tout en m'expliquant que la chance arrivera, que les deux années précédentes n'ont pas été très bonnes pour moi mais que décembre 2019, puis 2020, m'apporteront de belles choses. Il ajoute qu'il ne faut pas oublier de bien prier Dieu, car peut-être que j'ai été un peu lazy et n'ai pas assez prié ces derniers temps.
Je ris encore. Il m'amuse et m'intrigue.
- Which god ? Which god should I pray ?
- God is One my friend, only name is different.
Puis il griffonne quelque chose sur un des petits bouts de papier sans me laisser le voir, le chiffonne et le glisse dans ma main. Il me demande ensuite de choisir un nombre entre un et cinq.
- Three, je dis.
Il me dit de choisir une couleur.
- Green.
- Green ? Chose another one.
Je choisis le bleu, il inscrit les deux mots sur le papier puis me demande d'en supprimer une des deux. Je supprime le vert. Alors il me dit d'ouvrir le papier chiffonné que j'avais dans la main. Sur celui-ci, le chiffre trois et le mot bleu.
Puis il me demande de reposer les bouts de papier dans son portefeuille, et d'y glisser aussi un peu d'argent « for my food and transportation ». Haha. Il m'a bien eue.
mercredi 13 novembre 2019
J'ai fait ça aujourd'hui - et pas demain
Avec l'université, j'avais la possibilité de suivre un atelier intitulé "combattre la procrastination". J'ai tout d'abord procrastiné un peu mon inscription à ce cours, puis j'ai fini par le faire. C'est que les délais ont toujours été un problème pour moi. Aussi loin que je me souvienne, je m'y suis toujours prise à la dernière minute pour préparer mes exposés, réviser pour les tests et les examens, rendre les inscriptions et les circulaires, payer les factures. A l'uni, j'ai rarement eu le temps de terminer les textes que les profs nous demandaient de lire - parce que j'avais commencé leur lecture une heure avant le début du cours. Et malgré cela, j'ai toujours tout réussi haut la main - ou presque.
Ces derniers temps, mon habitude à tout repousser au lendemain avait encore énormément empiré... en même temps, quand on a tout juste la force de sortir de son lit pour traverser la journée, il est quasiment impossible de se lancer dans la montagne à gravir qu'est un mémoire de master - surtout quand on n'en est qu'au début et qu'on n'est pas très sûr de la direction à prendre. En fait, je ne sais plus ce que j'ai fait de toute l'année 2018, universitairement parlant. Rien, je crois. C'est comme une grande zone de brouillard. Je me suis bien assise devant mon ordinateur à plusieurs reprises, j'ai bien écrit quelque lignes, lu quelques chapitres de bouquins, mais je n'ai rien avancé, rien terminé. Tout en culpabilisant de ne rien arriver à faire. Et ça, c'est pas bon pour le moral. Pas du tout. Je me suis reprise en 2019 - j'ai terminé deux "petits" travaux (d'une vingtaine de pages chacun) que j'avais encore à rendre, et j'ai écrit un article avec ma prof. J'ai avancé. Lentement, mais j'ai avancé. Et ça, c'est quand même meilleur pour le moral.
Là, je me trouvais face à ma haute et raide et dangereuse montagne - mon travail de master, donc - et je me sentais à nouveau dépourvue. J'ai donc décidé de prendre les choses en main - plus droit aux excuses maintenant que je m'apprête à aller mieux - et je me suis donc inscrite à l'atelier contre la procrastination. Il a lieu sur trois séances - on a déjà eu les deux premières. Et on a déjà appris plusieurs choses utiles.
Tout d'abord, les mécanismes de la procrastination. Chacun peut identifier quand et comment il procrastine :
- Quelle est ou sont les tâches qu'on repousse systématiquement ?
- Avec quelles activités de remplacement ?
- Quelles sont les justifications ou les prétextes que l'on trouve ?
- Quels sentiments ou sensations en découlent ?
- Et enfin, avec quelles conséquences positives et négatives, à court et à long terme ?
Pour moi, la réponse principale était le travail sur mon mémoire, pour faire du rien à la place (lire des blogs ou scroller sur instagram, regarder des vidéos youtube jusqu'au point où ça ne me procurait même plus aucun plaisir de le faire), en me donnant comme excuse que j'étais trop fatiguée (ce qui était vrai, en fait, j'étais fatiguée et déprimée) ou que je n'avais pas assez de temps, avec comme sensation une boule dans le ventre qui ne me quittait plus et comme conséquences... que tout le monde autour de moi, y compris moi-même, a fini par me prendre pour une bonne à rien.
A la deuxième séance, on a vu des éléments pratiques pour commencer à nous aider, et notamment les étapes pour débuter à l'heure la tâche qu'on s'est fixée, présentées sous forme d'un contrat avec nous-même, à remplir et signer. En gros, on s'engage à se concentrer pendant au minimum 20 minutes, après avoir défini :
- La tâche que l'on a à faire,
- A quelle heure on compte la commencer,
- Où est-ce qu'on pense travailler,
- Le signal qu'on va utiliser pour se rappeler de commencer (par exemple, une sonnerie sur son portable),
- Un petit rituel pour se mettre dans l'ambiance de travail (par exemple, se préparer du thé, écouter une chanson motivante, organiser son bureau, etc.).
J'ai donc décidé, dans un premier temps, que j'allais commencer à lire quelques articles utiles pour mon mémoire, que je commencerais à travailler à 11h à la bibliothèque (avant ça, j'avais un rendez-vous). Comme rituel, j'ai choisi de faire 5 minutes de méditation à l'aide d'une vidéo trouvée sur youtube. On devait aussi s'encourager à l'aide d'une petite phrase de motivation. J'ai simplement écrit : "Tu te sentiras bien une fois que ce sera fait". Et ça a marché ! Je me sens effectivement bien, et fière de moi, et apaisée d'avoir réussi à lire quelques articles et à prendre des notes.
J'ai travaillé par petites périodes de 30 à 45 minutes environ, en prenant le temps de faire une vraie pause entre deux. Les petits épisodes de méditation, que je répétais après chaque pause, se sont révélés vraiment très agréables. Je me réjouissais de reprendre pour pouvoir passer ces cinq petites minutes de tranquillité, écouteurs dans les oreilles, bras croisés sur la table, tête posée sur les bras, yeux fermés, et tant pis pour les autres étudiants tout autour.
Bref, aujourd'hui, j'ai bien travaillé, et je suis fière de moi. J'espère que ça va durer.
Ces derniers temps, mon habitude à tout repousser au lendemain avait encore énormément empiré... en même temps, quand on a tout juste la force de sortir de son lit pour traverser la journée, il est quasiment impossible de se lancer dans la montagne à gravir qu'est un mémoire de master - surtout quand on n'en est qu'au début et qu'on n'est pas très sûr de la direction à prendre. En fait, je ne sais plus ce que j'ai fait de toute l'année 2018, universitairement parlant. Rien, je crois. C'est comme une grande zone de brouillard. Je me suis bien assise devant mon ordinateur à plusieurs reprises, j'ai bien écrit quelque lignes, lu quelques chapitres de bouquins, mais je n'ai rien avancé, rien terminé. Tout en culpabilisant de ne rien arriver à faire. Et ça, c'est pas bon pour le moral. Pas du tout. Je me suis reprise en 2019 - j'ai terminé deux "petits" travaux (d'une vingtaine de pages chacun) que j'avais encore à rendre, et j'ai écrit un article avec ma prof. J'ai avancé. Lentement, mais j'ai avancé. Et ça, c'est quand même meilleur pour le moral.
Comme de la dentelle |
Là, je me trouvais face à ma haute et raide et dangereuse montagne - mon travail de master, donc - et je me sentais à nouveau dépourvue. J'ai donc décidé de prendre les choses en main - plus droit aux excuses maintenant que je m'apprête à aller mieux - et je me suis donc inscrite à l'atelier contre la procrastination. Il a lieu sur trois séances - on a déjà eu les deux premières. Et on a déjà appris plusieurs choses utiles.
Tout d'abord, les mécanismes de la procrastination. Chacun peut identifier quand et comment il procrastine :
- Quelle est ou sont les tâches qu'on repousse systématiquement ?
- Avec quelles activités de remplacement ?
- Quelles sont les justifications ou les prétextes que l'on trouve ?
- Quels sentiments ou sensations en découlent ?
- Et enfin, avec quelles conséquences positives et négatives, à court et à long terme ?
Pour moi, la réponse principale était le travail sur mon mémoire, pour faire du rien à la place (lire des blogs ou scroller sur instagram, regarder des vidéos youtube jusqu'au point où ça ne me procurait même plus aucun plaisir de le faire), en me donnant comme excuse que j'étais trop fatiguée (ce qui était vrai, en fait, j'étais fatiguée et déprimée) ou que je n'avais pas assez de temps, avec comme sensation une boule dans le ventre qui ne me quittait plus et comme conséquences... que tout le monde autour de moi, y compris moi-même, a fini par me prendre pour une bonne à rien.
Feuilles mortes |
A la deuxième séance, on a vu des éléments pratiques pour commencer à nous aider, et notamment les étapes pour débuter à l'heure la tâche qu'on s'est fixée, présentées sous forme d'un contrat avec nous-même, à remplir et signer. En gros, on s'engage à se concentrer pendant au minimum 20 minutes, après avoir défini :
- La tâche que l'on a à faire,
- A quelle heure on compte la commencer,
- Où est-ce qu'on pense travailler,
- Le signal qu'on va utiliser pour se rappeler de commencer (par exemple, une sonnerie sur son portable),
- Un petit rituel pour se mettre dans l'ambiance de travail (par exemple, se préparer du thé, écouter une chanson motivante, organiser son bureau, etc.).
J'ai donc décidé, dans un premier temps, que j'allais commencer à lire quelques articles utiles pour mon mémoire, que je commencerais à travailler à 11h à la bibliothèque (avant ça, j'avais un rendez-vous). Comme rituel, j'ai choisi de faire 5 minutes de méditation à l'aide d'une vidéo trouvée sur youtube. On devait aussi s'encourager à l'aide d'une petite phrase de motivation. J'ai simplement écrit : "Tu te sentiras bien une fois que ce sera fait". Et ça a marché ! Je me sens effectivement bien, et fière de moi, et apaisée d'avoir réussi à lire quelques articles et à prendre des notes.
Couleurs éclatantes de l'automne |
J'ai travaillé par petites périodes de 30 à 45 minutes environ, en prenant le temps de faire une vraie pause entre deux. Les petits épisodes de méditation, que je répétais après chaque pause, se sont révélés vraiment très agréables. Je me réjouissais de reprendre pour pouvoir passer ces cinq petites minutes de tranquillité, écouteurs dans les oreilles, bras croisés sur la table, tête posée sur les bras, yeux fermés, et tant pis pour les autres étudiants tout autour.
Bref, aujourd'hui, j'ai bien travaillé, et je suis fière de moi. J'espère que ça va durer.
jeudi 7 novembre 2019
La roue tourne
Dimanche soir, ma maman nous a invitées, mes sœurs et moi, à aller manger au restaurant. C'était un restaurant assez chic et raffiné, tenu par une très bonne copine de ma petite sœur. On avait donc une table VIP (nous a-t-on dit) et le service a été évidemment très sympa.
J'avais très faim en arrivant, et heureusement, parce qu'on a eu droit à toutes sortes de petites choses qu'on n'avait même pas commandées, incluant de délicieux amuse-bouches, du potage, un "pré-dessert" (vous connaissiez ce concept, vous ?) et des petites mignardises. Ça, plus l'entrée, le plat plus que généreux et le dessert - autant dire qu'on est sorties de là repues.
Mais surtout, surtout, on a passé toute la soirée à rigoler comme des baleines pour tout et pour rien - j'ai même failli m'étouffer vers la fin, tellement j'étais prise dans une crise de fou-rire. Au passage, je leur ai annoncé que j'avais commencé à prendre des antidépresseurs pour qu'elles ne l'apprennent pas sur mon blog, en leur précisant qu'elles ne devaient pas trop s'inquiéter du billet déprimant qui allait paraitre le lendemain, parce qu'il avait été écrit quelques jours plus tôt. Elles m'ont encouragée et soutenue - j'ai vraiment une famille en or.
J'ai ri aussi avec mes enfants, l'autre soir, à l'heure du coucher. On a ri et on s'est fait des câlins, c'était un moment tout doux, sans débordements. Après les cris, ça fait du bien. J'ai l'impression que les choses s'améliorent, mais comme je suis une habituée de la roue qui tourne (on est en haut, puis on redescend tout en bas), je ne sais pas si ça va durer.
Jour de pluie dans la forêt |
J'avais très faim en arrivant, et heureusement, parce qu'on a eu droit à toutes sortes de petites choses qu'on n'avait même pas commandées, incluant de délicieux amuse-bouches, du potage, un "pré-dessert" (vous connaissiez ce concept, vous ?) et des petites mignardises. Ça, plus l'entrée, le plat plus que généreux et le dessert - autant dire qu'on est sorties de là repues.
Jour de pluie dans la forêt |
Mais surtout, surtout, on a passé toute la soirée à rigoler comme des baleines pour tout et pour rien - j'ai même failli m'étouffer vers la fin, tellement j'étais prise dans une crise de fou-rire. Au passage, je leur ai annoncé que j'avais commencé à prendre des antidépresseurs pour qu'elles ne l'apprennent pas sur mon blog, en leur précisant qu'elles ne devaient pas trop s'inquiéter du billet déprimant qui allait paraitre le lendemain, parce qu'il avait été écrit quelques jours plus tôt. Elles m'ont encouragée et soutenue - j'ai vraiment une famille en or.
Rayon de soleil, un jour de pluie |
J'ai ri aussi avec mes enfants, l'autre soir, à l'heure du coucher. On a ri et on s'est fait des câlins, c'était un moment tout doux, sans débordements. Après les cris, ça fait du bien. J'ai l'impression que les choses s'améliorent, mais comme je suis une habituée de la roue qui tourne (on est en haut, puis on redescend tout en bas), je ne sais pas si ça va durer.
mardi 5 novembre 2019
Je me souviens... Le livre de la bibliothèque (6)
J'ai toujours aimé lire. Certains des livres que j'ai lus pendant mon enfance me laissent d'ailleurs de beaux souvenirs, pour certains très vagues, d'autres plus clairs.
Le tout premier "gros" livre que j'aie lu toute seule, c'était un Oui-Oui. Je me souviens en avoir été très fière. J'ai ensuite dévoré tous les Club des cinq, évidemment je m'identifiais plus à Claude qu'à Annie qui avait peur de tout. Je me souviens aussi avoir lu La rivière à l'envers (j'en ai complètement oublié l'histoire mais il me laisse un souvenir très doux), Les ombres d'autumn street (une histoire sur le racisme, je crois, j'ai oublié). Et un livre qui s'appelait Sors de là, dragon - je me souviens juste que le héro du livre, un jeune garçon, marchait dans les rues de sa ville et finissait par se retrouver à un endroit qu'il ne connaissait pas. Il y avait alors ce passage, probablement déformé par mon souvenir : Cela n'aurait rien eu d'étonnant dans une grande ville, mais dans une petite ville comme celle de [nom de personnage que j'ai oublié], c'était plutôt étonnant. Je me souviens m'être demandé s'il existait vraiment des villes assez grandes pour qu'il soit possible de ne pas en connaître toutes les rues - j'ai grandi dans un village de quelques centaines d'habitants.
En cinquième année (le CM2, pour les français), j'avais lu un très gros livre pas spécialement destiné aux enfants qui m'avait énormément marquée : Dix chiens pour un rêve. L'histoire vraie d'un homme qui traverse le pôle Nord avec un traîneau et ses chiens. Les titres des chapitres contenaient des mots d'inuit, que j'avais soigneusement recopiés dans un carnet avec leur traduction. Certains des chiens étaient croisés avec des loups - ce qui m'avait fascinée. Et je me souviens d'un moment où un des chiens du narrateur est à terre, presque mort ; pour vérifier s'il respire encore, il place alors un petit bout de verre (peut-être sa boussole ?) sous le museau de la bête, guettant la formation de buée. L'année suivante, quand un policier était venu à l'école pour de la prévention contre les accidents, et qu'il nous avait demandé comment faire pour savoir si une personne qui gît à terre est encore en vie, j'avais donné ça comme réponse. Il avait répondu que ça ne marcherait que s'il faisait froid... et qu'il valait mieux chercher à prendre son pouls.
Quand j'étais ado, j'avais toujours un livre dans mon sac, où que j'aille. A l'école secondaire, on avait une bibliothèque dans le collège, et pendant la récré, j'aimais bien y aller pour regarder les livres. Je parcourais les titres, lisais les quatrièmes de couverture, feuilletais les pages. Je les empruntais et les lisais assez rarement, finalement, parce que je lisais lentement, et parce que si j'adorais les livres, je passais aussi beaucoup de temps sur l'ordinateur familial - c'était les débuts d'internet - ou devant la télé.
Il n'empêche qu'un jour - ça devait être juste avant les vacances d'été, j'avais emprunté Quand j'avais cinq and je m'ai tué de Howard Buten. Je pense d'ailleurs que je n'avais pas du tout compris ce livre, à l'époque, et je devrais certainement le relire. Mais ce n'est pas l'anecdote que je voulais raconter. A la rentrée, j'avais cherché le livre pour le rendre à la bibliothèque... mais ne l'avais pas retrouvé chez moi. J'avais donc dû le rembourser, je crois me souvenir que j'avais dû payer 14 francs.
L'année suivante, j'étais allée comme chaque été en camp avec des jeunes de mon village. Et là, dans le réfectoire du chalet où nous dormions, sur une petite étagère, j'ai retrouvé... ce livre ! Je l'avais probablement oublié là l'année précédente... Je l'ai donc gardé, puisque la bibliothèque en avait sans doute déjà racheté un nouvel exemplaire. Je ne m'en suis débarrassée que récemment, quand on a fait un grand tri de nos affaires. Je me souviens très bien de sa couverture jaune, recouverte de papier adhésif transparent pour la protéger. L'image représentait un petit garçon dans un ciré de pluie. Oui, je crois que ça me donne vraiment envie de le relire - j'irai le prendre à la bibliothèque, et j'essaierai de ne pas le perdre.
Et vous, quelles sont vos drôles d'anecdotes sur la lecture et les livres ?
Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.
Le tout premier "gros" livre que j'aie lu toute seule, c'était un Oui-Oui. Je me souviens en avoir été très fière. J'ai ensuite dévoré tous les Club des cinq, évidemment je m'identifiais plus à Claude qu'à Annie qui avait peur de tout. Je me souviens aussi avoir lu La rivière à l'envers (j'en ai complètement oublié l'histoire mais il me laisse un souvenir très doux), Les ombres d'autumn street (une histoire sur le racisme, je crois, j'ai oublié). Et un livre qui s'appelait Sors de là, dragon - je me souviens juste que le héro du livre, un jeune garçon, marchait dans les rues de sa ville et finissait par se retrouver à un endroit qu'il ne connaissait pas. Il y avait alors ce passage, probablement déformé par mon souvenir : Cela n'aurait rien eu d'étonnant dans une grande ville, mais dans une petite ville comme celle de [nom de personnage que j'ai oublié], c'était plutôt étonnant. Je me souviens m'être demandé s'il existait vraiment des villes assez grandes pour qu'il soit possible de ne pas en connaître toutes les rues - j'ai grandi dans un village de quelques centaines d'habitants.
En cinquième année (le CM2, pour les français), j'avais lu un très gros livre pas spécialement destiné aux enfants qui m'avait énormément marquée : Dix chiens pour un rêve. L'histoire vraie d'un homme qui traverse le pôle Nord avec un traîneau et ses chiens. Les titres des chapitres contenaient des mots d'inuit, que j'avais soigneusement recopiés dans un carnet avec leur traduction. Certains des chiens étaient croisés avec des loups - ce qui m'avait fascinée. Et je me souviens d'un moment où un des chiens du narrateur est à terre, presque mort ; pour vérifier s'il respire encore, il place alors un petit bout de verre (peut-être sa boussole ?) sous le museau de la bête, guettant la formation de buée. L'année suivante, quand un policier était venu à l'école pour de la prévention contre les accidents, et qu'il nous avait demandé comment faire pour savoir si une personne qui gît à terre est encore en vie, j'avais donné ça comme réponse. Il avait répondu que ça ne marcherait que s'il faisait froid... et qu'il valait mieux chercher à prendre son pouls.
Quand j'étais ado, j'avais toujours un livre dans mon sac, où que j'aille. A l'école secondaire, on avait une bibliothèque dans le collège, et pendant la récré, j'aimais bien y aller pour regarder les livres. Je parcourais les titres, lisais les quatrièmes de couverture, feuilletais les pages. Je les empruntais et les lisais assez rarement, finalement, parce que je lisais lentement, et parce que si j'adorais les livres, je passais aussi beaucoup de temps sur l'ordinateur familial - c'était les débuts d'internet - ou devant la télé.
Il n'empêche qu'un jour - ça devait être juste avant les vacances d'été, j'avais emprunté Quand j'avais cinq and je m'ai tué de Howard Buten. Je pense d'ailleurs que je n'avais pas du tout compris ce livre, à l'époque, et je devrais certainement le relire. Mais ce n'est pas l'anecdote que je voulais raconter. A la rentrée, j'avais cherché le livre pour le rendre à la bibliothèque... mais ne l'avais pas retrouvé chez moi. J'avais donc dû le rembourser, je crois me souvenir que j'avais dû payer 14 francs.
L'année suivante, j'étais allée comme chaque été en camp avec des jeunes de mon village. Et là, dans le réfectoire du chalet où nous dormions, sur une petite étagère, j'ai retrouvé... ce livre ! Je l'avais probablement oublié là l'année précédente... Je l'ai donc gardé, puisque la bibliothèque en avait sans doute déjà racheté un nouvel exemplaire. Je ne m'en suis débarrassée que récemment, quand on a fait un grand tri de nos affaires. Je me souviens très bien de sa couverture jaune, recouverte de papier adhésif transparent pour la protéger. L'image représentait un petit garçon dans un ciré de pluie. Oui, je crois que ça me donne vraiment envie de le relire - j'irai le prendre à la bibliothèque, et j'essaierai de ne pas le perdre.
Et vous, quelles sont vos drôles d'anecdotes sur la lecture et les livres ?
Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.
lundi 4 novembre 2019
Tempête sous un crâne
Je suis sous la douche, le jet d'eau chaude sur mon corps, puis sur mon visage. Je monte la température au fur et à mesure que je m'habitue à la chaleur, jusqu'à-ce que ça devienne presque brûlant. Je n'arrive pas à empêcher les pensées qui tournent dans ma tête. J'ai 32 ans, j'ai pas de boulot, je traine un master depuis bientôt trois ans et demie. L'impression que je ne sais rien faire, que je ne suis bonne à rien - sauf peut-être à faire des mauvais choix, ça oui, je suis championne. La douche, et après, quoi ? Il faut que je travaille. Il faut que j'avance. Il faut que je lise des articles et que je décide de la marche à suivre pour la suite de mon mémoire. Il faut que... mais je ne vais pas y arriver. Parce que... parce que c'est une montagne qui se dresse devant moi. Et que je n'aurai pas la force de la franchir. Est-ce que je sais même gravir des montagnes ? Bien sûr, que tu sais... tu as des bonnes notes, de très bonnes notes, tu vas y arriver. Oui, mais... Il y a des jours où juste poser un pied devant l'autre paraît être une entreprise trop ambitieuse.
chante Angèle en boucle dans ma tête. Impossible que j'arrive à me concentrer aujourd'hui. Je laisse l'eau brûlante couler sur mon visage, ça fait du bien. Impossible, trop de choses passent dans ma tête. Aujourd'hui c'est le premier jour. Où j'ai commencé à prendre des médicaments. Un antidépresseur. Je me sens bizarre, j'ai l'impression d'entrer dans un club select, ou une secte. La secte des gens en dépression qui se shootent aux médicaments. Non, c'est pas comme ça, c'est pas vrai. Ça va m'aider, je vais enfin aller mieux. Je vais enfin arrêter de voir tout en noir, les choses simples, cuisiner, mettre les enfants au lit, ne me demanderont plus un effort incommensurable. Ça va aller, ça va m'aider... et si ça ne marchait pas ? Et si ça n'avait pas d'effet sur moi ? J'angoisse. Ce n'est pas une pilule miracle, m'a-t-on dit. Et si ça marche, alors... ça veut dire que je devrai affronter mes peurs, les choses que je dois faire mais que je ne fais pas. Je n'aurai plus l' « excuse » du « je ne vais pas bien ». J'angoisse aussi. C'est pas une excuse, t'es con, tu vas pas bien c'est tout. C'est pour ça que t'y arrives pas. Même si les autres ne le voient pas...
Avec tout ce que vous me racontez, et vous dites que ça fait des années, je ne sais pas comment vous avez fait pour tenir. Vous êtes quelqu'un de fort, et vous gardez beaucoup de choses pour vous... Beaucoup de personnes auraient craqué bien avant.
m'a dit la psy(chiatre) qui m'a prescrit les médocs. Psychiatre, ce mot fait un peu peur.
J'ai rongé tous mes ongles, je continue à les ronger, au point que c'en est devenu sensible. Il ne suffit pas toujours de prendre la décision d'être heureuse - si tu savais combien de fois j'ai pris cette décision, pour redescendre dans les abimes quelques jours, semaines, quelques mois plus tard. Combien de fois aussi j'aurais aimé pouvoir prendre cette décision, mais que je n'en ai même pas eu la force, et que c'était plus simple, finalement étrangement plus attrayant de continuer à avoir mal, une boule dans le ventre, se cacher sous les couvertures, faire semblant. Oh, il y a eu des périodes où j'arrivais à croire ces petites phrases motivationnelles : you can totally do it, calligraphié au début de chaque mois dans mon bullet journal. Et puis les jours comme aujourd'hui où le simple fait de lire une de ces « jolies » citations fait mal, voir la photo d'une famille souriante fait mal, comme un petit coup de couteau ou une main qui compresse mes tripes.
Les médicaments, je les ai refusés une première fois en juin. Alors la psy m'a dit qu'il en existait aussi à base de plantes, pour se relaxer, pour mieux dormir. J'ai accepté, mais je ne les ai pas pris très régulièrement. Je ne voyais pas de changement, je n'y croyais pas trop, et je ne pensais pas en avoir besoin. Puis le temps a passé, les rendez-vous avec la psy(chologue, ce mot fait moins peur) se sont enchainés. Le mal-être est passé, puis revenu, s'est estompé, m'est retombé dessus. Alors, quand elle m'a reparlé des médicaments, tout en me rappelant comme j'y avais été opposée, j'ai dit d'une petite voix : je crois que finalement, je ne suis plus aussi contre...
Ça n'a pas été facile de me décider à écrire tout ça, surtout parce que certaines personnes que je connais dans la vraie vie lisent mon blog - ma maman, ma sœur parfois, ma marraine, quelques fois ma cousine, ma meilleure amie, d'autres personnes peut-être encore. Ça fait des mois que j'y pense. J'ai déjà fait quelques essais, en juin je vous disais que j'avais perdu le fil puis que j'avais la boule au ventre - certains ont compris, et je vous remercie d'ailleurs de vos commentaires auxquels je n'ai jamais eu la force de répondre. D'autres sont complètement passés à côté, mais c'est normal, on ne peut sans doute pas comprendre une allusion à ce genre de détresse quand on est fondamentalement heureux - je ne l'aurais pas compris il y a quelques années.
Ça fait des mois que je retourne les possibilités dans ma tête, que je me demande comment aborder toutes ces choses ici. Que je pèse le pour et le contre. Je ne veux pas inquiéter les personnes que j'aime. Et je ne voudrais pas trop non plus que des gens d'ici, des gens qui me connaissent de loin sachent tout ça sur moi. Surtout les gens mal intentionnés. Je ne sais pas s'ils sont là, s'ils existent. Tant pis, je ne peux pas continuer à parler uniquement de la pluie, de mon bujo, de mes souvenirs d'enfance ou de voyage. J'en parlerai encore, toutes ces choses sont là et sont vraies aussi. Quand j'ai parlé à mon mari de mon envie d'en raconter plus sur mon blog, il a surtout exprimé ses soucis par rapport à la famille mauricienne : bann-la pu koz to kozé... Eh bien je vais vous dire : j'ai pris la décision d'en parler, sans tout révéler non plus. Alors, kozé vouzot, kozé si zot kontan ! Mais peut-être que vous saurez aussi comprendre, je l'espère. Je ne sais même pas si vous lisez encore mon blog.
C'était un billet très embrouillé, au moins autant que dans ma tête. Je l'écris un vendredi. En pensant à jeudi. Il sera publié lundi. Je me demande comment je me sentirai ce jour-là.
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué d'être heureux
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué,
C'est pas compliqué d'être heureux
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué,
chante Angèle en boucle dans ma tête. Impossible que j'arrive à me concentrer aujourd'hui. Je laisse l'eau brûlante couler sur mon visage, ça fait du bien. Impossible, trop de choses passent dans ma tête. Aujourd'hui c'est le premier jour. Où j'ai commencé à prendre des médicaments. Un antidépresseur. Je me sens bizarre, j'ai l'impression d'entrer dans un club select, ou une secte. La secte des gens en dépression qui se shootent aux médicaments. Non, c'est pas comme ça, c'est pas vrai. Ça va m'aider, je vais enfin aller mieux. Je vais enfin arrêter de voir tout en noir, les choses simples, cuisiner, mettre les enfants au lit, ne me demanderont plus un effort incommensurable. Ça va aller, ça va m'aider... et si ça ne marchait pas ? Et si ça n'avait pas d'effet sur moi ? J'angoisse. Ce n'est pas une pilule miracle, m'a-t-on dit. Et si ça marche, alors... ça veut dire que je devrai affronter mes peurs, les choses que je dois faire mais que je ne fais pas. Je n'aurai plus l' « excuse » du « je ne vais pas bien ». J'angoisse aussi. C'est pas une excuse, t'es con, tu vas pas bien c'est tout. C'est pour ça que t'y arrives pas. Même si les autres ne le voient pas...
Avec tout ce que vous me racontez, et vous dites que ça fait des années, je ne sais pas comment vous avez fait pour tenir. Vous êtes quelqu'un de fort, et vous gardez beaucoup de choses pour vous... Beaucoup de personnes auraient craqué bien avant.
m'a dit la psy(chiatre) qui m'a prescrit les médocs. Psychiatre, ce mot fait un peu peur.
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué d'être heureux
C'est simple : sois juste heureux, si tu l'voulais, tu le s'rais
C'est pas compliqué d'être heureux
C'est simple : sois juste heureux, si tu l'voulais, tu le s'rais
J'ai rongé tous mes ongles, je continue à les ronger, au point que c'en est devenu sensible. Il ne suffit pas toujours de prendre la décision d'être heureuse - si tu savais combien de fois j'ai pris cette décision, pour redescendre dans les abimes quelques jours, semaines, quelques mois plus tard. Combien de fois aussi j'aurais aimé pouvoir prendre cette décision, mais que je n'en ai même pas eu la force, et que c'était plus simple, finalement étrangement plus attrayant de continuer à avoir mal, une boule dans le ventre, se cacher sous les couvertures, faire semblant. Oh, il y a eu des périodes où j'arrivais à croire ces petites phrases motivationnelles : you can totally do it, calligraphié au début de chaque mois dans mon bullet journal. Et puis les jours comme aujourd'hui où le simple fait de lire une de ces « jolies » citations fait mal, voir la photo d'une famille souriante fait mal, comme un petit coup de couteau ou une main qui compresse mes tripes.
Les médicaments, je les ai refusés une première fois en juin. Alors la psy m'a dit qu'il en existait aussi à base de plantes, pour se relaxer, pour mieux dormir. J'ai accepté, mais je ne les ai pas pris très régulièrement. Je ne voyais pas de changement, je n'y croyais pas trop, et je ne pensais pas en avoir besoin. Puis le temps a passé, les rendez-vous avec la psy(chologue, ce mot fait moins peur) se sont enchainés. Le mal-être est passé, puis revenu, s'est estompé, m'est retombé dessus. Alors, quand elle m'a reparlé des médicaments, tout en me rappelant comme j'y avais été opposée, j'ai dit d'une petite voix : je crois que finalement, je ne suis plus aussi contre...
Ça n'a pas été facile de me décider à écrire tout ça, surtout parce que certaines personnes que je connais dans la vraie vie lisent mon blog - ma maman, ma sœur parfois, ma marraine, quelques fois ma cousine, ma meilleure amie, d'autres personnes peut-être encore. Ça fait des mois que j'y pense. J'ai déjà fait quelques essais, en juin je vous disais que j'avais perdu le fil puis que j'avais la boule au ventre - certains ont compris, et je vous remercie d'ailleurs de vos commentaires auxquels je n'ai jamais eu la force de répondre. D'autres sont complètement passés à côté, mais c'est normal, on ne peut sans doute pas comprendre une allusion à ce genre de détresse quand on est fondamentalement heureux - je ne l'aurais pas compris il y a quelques années.
Ça fait des mois que je retourne les possibilités dans ma tête, que je me demande comment aborder toutes ces choses ici. Que je pèse le pour et le contre. Je ne veux pas inquiéter les personnes que j'aime. Et je ne voudrais pas trop non plus que des gens d'ici, des gens qui me connaissent de loin sachent tout ça sur moi. Surtout les gens mal intentionnés. Je ne sais pas s'ils sont là, s'ils existent. Tant pis, je ne peux pas continuer à parler uniquement de la pluie, de mon bujo, de mes souvenirs d'enfance ou de voyage. J'en parlerai encore, toutes ces choses sont là et sont vraies aussi. Quand j'ai parlé à mon mari de mon envie d'en raconter plus sur mon blog, il a surtout exprimé ses soucis par rapport à la famille mauricienne : bann-la pu koz to kozé... Eh bien je vais vous dire : j'ai pris la décision d'en parler, sans tout révéler non plus. Alors, kozé vouzot, kozé si zot kontan ! Mais peut-être que vous saurez aussi comprendre, je l'espère. Je ne sais même pas si vous lisez encore mon blog.
C'était un billet très embrouillé, au moins autant que dans ma tête. Je l'écris un vendredi. En pensant à jeudi. Il sera publié lundi. Je me demande comment je me sentirai ce jour-là.
samedi 2 novembre 2019
Les couleurs de l'automne
Samedi passé, mes enfants étaient partis planter des arbres - une sortie organisée par Pro Natura - et mon mari était à Zürich pour l'anniversaire d'un de ses amis. J'avais donc ma journée pour moi toute seule. C'est rare.
En vrai, je n'avais pas vraiment envie de faire quoi que ce soit - juste de me rouler en boule dans mon lit et que le temps s'arrête. Je me sentais fatiguée, un peu plus fatiguée que juste à cause du manque de sommeil. Mais au lieu de dormir, j'ai d'abord regardé des vidéos sur mon téléphone tout en avançant à mon album photo sur mon ordinateur. Et tout en me disant que je devrais faire quelque chose, faire toutes les choses que je ne peux pas faire quand les enfants sont là, quand mon mari est là, quand je dois tenir compte d'autres personnes que moi-même.
J'ai fini par faire une sieste, en ayant mis un réveil. Si je m'étais laissée dormir plus d'une demi-heure, je ne me serais plus relevée de l'après-midi. Et ensuite, je ne sais pas comment j'en ai trouvé l'énergie, mais je me suis habillée et je suis sortie prendre mon vélo. J'ai commencé par un tour dans les vignes, jusqu'au village voisin. Elles sont orange et dorées et la forêt est verte et jaune et très belle. Il y avait eu du brouillard tout le matin, mais il commençait à se lever au moment où je suis sortie.
Puis je suis allée jusqu'au bord du canal. J'ai vu des hérons dans un champ ; ils se sont envolés quand j'ai voulu les prendre en photo. C'était tout juste le milieu de l'après-midi, mais le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel. Je crois qu'il n'y a rien de plus beau qu'un soleil d'automne qui vient tout juste d'émerger du brouillard, qui éclaire les feuilles rouges, jaunes, roses de ses rayons obliques.
J'avais un peu mal à la tête et j'étais toujours aussi fatiguée, mais je crois que ce petit tour m'a fait du bien. Je suis rentrée, puis je suis allée chercher mes enfants à la gare de Neuchâtel. Ils étaient ravis de leur sortie. Et moi fière de ne pas m'être laissée aller. Et d'avoir réussi un de mes objectifs de la saison : réussir quelques jolies photos des couleurs de l'automne.
En vrai, je n'avais pas vraiment envie de faire quoi que ce soit - juste de me rouler en boule dans mon lit et que le temps s'arrête. Je me sentais fatiguée, un peu plus fatiguée que juste à cause du manque de sommeil. Mais au lieu de dormir, j'ai d'abord regardé des vidéos sur mon téléphone tout en avançant à mon album photo sur mon ordinateur. Et tout en me disant que je devrais faire quelque chose, faire toutes les choses que je ne peux pas faire quand les enfants sont là, quand mon mari est là, quand je dois tenir compte d'autres personnes que moi-même.
J'ai fini par faire une sieste, en ayant mis un réveil. Si je m'étais laissée dormir plus d'une demi-heure, je ne me serais plus relevée de l'après-midi. Et ensuite, je ne sais pas comment j'en ai trouvé l'énergie, mais je me suis habillée et je suis sortie prendre mon vélo. J'ai commencé par un tour dans les vignes, jusqu'au village voisin. Elles sont orange et dorées et la forêt est verte et jaune et très belle. Il y avait eu du brouillard tout le matin, mais il commençait à se lever au moment où je suis sortie.
Puis je suis allée jusqu'au bord du canal. J'ai vu des hérons dans un champ ; ils se sont envolés quand j'ai voulu les prendre en photo. C'était tout juste le milieu de l'après-midi, mais le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel. Je crois qu'il n'y a rien de plus beau qu'un soleil d'automne qui vient tout juste d'émerger du brouillard, qui éclaire les feuilles rouges, jaunes, roses de ses rayons obliques.
J'avais un peu mal à la tête et j'étais toujours aussi fatiguée, mais je crois que ce petit tour m'a fait du bien. Je suis rentrée, puis je suis allée chercher mes enfants à la gare de Neuchâtel. Ils étaient ravis de leur sortie. Et moi fière de ne pas m'être laissée aller. Et d'avoir réussi un de mes objectifs de la saison : réussir quelques jolies photos des couleurs de l'automne.