mercredi 26 juin 2019

La boule au ventre

Ce qui se passe, c'est qu'en début d'année, j'avais l'impression de commencer un truc qui allait tenir le coup. De poser des bases solides, de mettre en place de bonnes habitudes, un truc qui allait durer. J'avais l'impression que, peut-être, après une année à tourner en rond pendant laquelle il m'a été difficile d'avancer dans mes études, j'étais enfin à nouveau sur la bonne voie, que j'allais en voir le bout, que mon moral s'améliorait lentement, mais sûrement. J'osais même espérer que les ennuis, les difficultés, le stress iraient en s'amenuisant, qu'on sortait de cette espèce de crise qu'est notre vie.

Je me suis mise à faire du yoga, à faire de jolies pages dans mon bujo, à aller au lit plus tôt, et je retrouvais du courage pour ce que j'avais à faire, gérer les crises des enfants, rédiger mon article et mes travaux, recommencer à faire des repas un peu variés, me remettre à lire - et même aller au marché, essayer de réduire nos déchets, etc. Je postais mes petits accomplissements ici et ça m'encourageait. Bien sûr, tout n'était pas facile - les soucis de P'tit Loup à l'école, les incertitudes face à l'avenir - mais j'avais en moi quelque chose de précieux : l'espoir, l'envie et la force d'avancer.

Et puis il y a eu une semaine de vacances à Pâques - vacances pour les enfants, enfer pour moi - et j'ai recommencé à me coucher tard, j'ai arrêté le yoga, je me suis remise à regarder des séries sans pouvoir m'arrêter. J'ai commencé à travailler moins assidûment. Je me suis mise en service minimum en ce qui concerne le ménage. J'ai commencé à me sentir triste et fatiguée et énervée et angoissée presque tout le temps. Puis il y a eu le coup de grâce il y a quelques semaines, j'en parlerai peut-être dans un autre billet.

Maintenant, il semble que ce que je croyais être des bases solides était en fait un château de cartes en train de s'effondrer. Je contemple les cartes en train de s'éparpiller et je n'ai plus la force de courir pour les rassembler, encore moins de les ramasser et de remonter l'édifice.

Il y a des jours où ça va. Hier, j'ai bien travaillé et énormément avancé au travail que je dois rendre à la fin du mois. Dimanche passé, on a passé une jolie journée dehors, au bord du lac, à jouer, rire, se détendre. Mais le reste du temps, j'ai une boule au ventre quasiment en permanence - elle est là en ce moment, elle me comprime l'estomac pendant que j'écris, me donne envie de pleurer. J'arrive à l'ignorer pendant quelques minutes pendant que je me concentre sur quelque chose d'autre, ou que je m'évade d'une manière ou d'une autre, mais je recommence bien vite à la sentir dès que je laisse aller mes pensées - comment oublier ses enfants, ses études, les vacances qui approchent et n'auront rien de reposant, la rentrée prochaine où il y aura plus de problèmes encore ?

7 commentaires:

  1. Ben... c'est pas grave! Tu n'as pas échoué, c'est juste qu'on est pas des machines! De bonnes résolutions, on en a toutes. Certaines restent, d'autres pas, et ça part et ça revient. Bref, ne te sens pas découragée. Peut-être que tu t'es mis trop de pression : one step at the time, pas tout d'un coup!

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  2. Ne te projette pas trop loin. Tout peut changer. Règle les choses au fur et à mesure qu'elles arrivent. Et ne reste pas seule (je suis sûre que tu le sais et que tu t'appuies sur de solides épaules).

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  3. ne te laisse pas submerger et demande de l'aide !!! Courage on a tous des moments moins bien ...

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  4. Tu traverses une période difficile, ça arrive, malheureusement. Mais quelles sont les petites choses positives qui t'arrivent durant la journée ? Pour moi, ça peut être d'avoir réussi à vider le lave-vaisselle, admirer la vue depuis mon balcon ou faire des bisous à mon chien. Et pour toi ?

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  5. Surtout ne te déprécie pas et ne crois pas que cela n'arrive qu'à toi et que tu ne "serais pas à la hauteur". Nous avons tous des jours sans et ils peuvent être nombreux.
    Essaie de voir ce que tu fais et oublie ce que tu aurais pu faire.
    Je te devine perfectionniste et cela te met trop de pression.
    Courage!

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  6. On dirait que l'on traverse émotionellement la même chose à des kilomètres de distance, sans s'être jamais rencontrées en vrai. Bizarre. C'est jours-ci je vais plus de scéances de natation, et ça c'est bien, mais quand je rentre chez moi j'ai l'impression de ne pas avancer. Je me torture l'esprit à m'inquiéter pour tout, et quand j'en ai marre je perd mon temps à regarder des séries... Ça va passer, je sais, mais je m'éneeerve.

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  7. Gros bisous canadiens pour affronter tout ça. Je n'ai aucun conseil à te donner, parce que je traverse les mêmes hauts et bas sans enfants et sans études... alors je t'admire d'arriver à gérer tout ça en même temps et je comprends que ça ne soit pas facile tous les jours!

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