vendredi 27 décembre 2019

Une fenêtre sur la vie

J'aime les blogs. Ces petites fenêtres avec accès direct sur un petit coin de l'intimité des gens, des petits aperçus que celles-ci veulent bien nous laisser entrevoir. J'aime découvrir des petits bouts de leur vie, savoir ce qu'elles font, ce qu'elles pensent ou ressentent. Ce qui les intéresse ou les laisse indifférentes, ce à quoi elles sont sensibles. Ce qui les met de bonne humeur, les énerve ou les rend tristes.

Soleil après la pluie

J'aime les blogs vrais, j'aime quand la personne qui le tient se livre, un peu ou beaucoup. Il ne s'agit pas de tout dire mais de parler de soi. De soi, vraiment. Avec un style qui nous est propre - même s'il n'a rien de spécial, peu importe. Autre chose que le ton journalistique, qui sonne bien souvent faux, creux (pas toujours, il y a aussi de bons articles, de bons reportages, bien sûr). J'aime lire le récit tout simple de ce que vous avez fait dans la semaine. Vos petites réussites. Les défis que vous vous êtes lancés. Ce que vous avez lu, vu, les découvertes lors de vos promenades. Vos échecs, aussi, si vous en parlez. Je me découvre des affinités avec des personnes qui ont pourtant une vie très différente de la mienne, dans un lieu très différent, avec une tout autre histoire.

Douceur de fin d'automne

J'aime surtout quand il y a un échange, une vraie conversation. Poster des commentaires, avoir une réponse. Parfois les réactions ou les articles des autres nous inspirent un nouveau billet, on se lit, s'encourage, on réagit. Ça donne l'impression d'appartenir à quelque chose - une communauté ? En tout cas, l'impression de se sentir entourée - je lance quelques mots, quelques images sur la toile, et il y a des gens, près d'ici ou à l'autre bout de la planète, qui les reçoivent, les lisent, les contemplent, y réagissent. C'est étrange et c'est bon, c'est bien.

Un peu de douceur et de légèreté

Et quand des rencontres « virtuelles » peuvent déboucher sur une rencontre « pour de vrai », c'est encore mieux ! Ça a justement été le cas aujourd'hui : j'ai rencontré Valvita, du blog du même nom. Elle a eu la patience de prendre le train jusque dans ma contrée lointaine (à l'échelle suisse, on s'entend) pour venir me rejoindre. On a partagé un repas dans un petit resto, puis bu un thé / café dans une crêperie après s'être baladées au bord du lac - on a même eu droit à quelques petits rayons de soleil ! Le tout en se racontant nos vies et nos petites histoires comme si on était amies de longue date. De fait, j'avais déjà l'impression de la connaître, grâce à son blog.

J'ai passé une très bonne journée aujourd'hui... merci beaucoup, Valvita, pour ce chouette moment !

A contre-jour - ma lumière préférée


Et vous, qu'est-ce que vous appréciez, sur les blogs que vous lisez ? Vous avez déjà rencontré des blogueuses / blogueurs en vrai ?

samedi 21 décembre 2019

Je ne teul'fais pas dire (4)

Ce chouette petit questionnaire vient de chez Mahie - n'hésitez pas à lui rendre visite ;)

Aujourd’hui je me sens : Ça va. Je dirais même que ça va bien.

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : On est samedi, et je ne suis sortie qu'en début d'après-midi pour une balade avec mes enfants et mon mari. On a salué plusieurs personnes qui venaient comme nous profiter du soleil.

J’ai été super contente de : Que ma prof ait l'air contente de l'avancée de mon travail, d'aller manger avec elle et les autres filles du master, puis de voir ma meilleure amie et ma filleule. Même si ça m'a aussi rendue un peu triste, parce que ce n'est pas facile tous les jours pour elle.

Ça m’a franchement énervée de : Ça ne m'a pas franchement énervée, mais un peu agacée de me retrouver dans un train plein d'ados hurlants jeudi matin. J'aime mieux quand je le prends à des heures plus improbables et moins fréquentées. Mais j'ai quand même eu un siège, alors je ne peux pas trop me plaindre.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Il faudrait que je pense à noter si ça m'arrive, parce que je ne trouve pas.

Je suis grognon : Mes enfants n'arrêtent pas de hurler. Tout le temps. Ils réagissent à tout en hurlant. C'est épuisant. Je ne sais pas comment faire pour changer ça. Mais j'essaie de laisser couler (comme l'eau sur les plumes d'un canard), parce que sinon, c'est pas juste grognon que je deviens. (PS: pas de conseils, merci ! Par contre, si vous avez la fameuse baguette magique dont tout le monde nous parle juste pour dire qu'ils ne l'ont pas, je prends).

Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : ?

C’est exquis de : Se remettre à faire des photos, avec une jolie lumière d'après-midi d'hiver.

Ça me rend extatique : Mmmmmh... extatique ?

En ce moment je lis : Je viens de terminer un livre, et je ne sais pas ce que je vais commencer.

Je dis « respect » à : à qui ? à qui ? Je ne suis guère inspirée. 

Je ne résiste pas à : Faire la tournée des blogs que je suis avant de me mettre à bosser le matin. C'est grave, docteur ?


J’vais t’dire une bonne chose : Pendant ces « vacances », je vais suivre les conseils de la psy et voir des gens, prendre du temps pour moi et refiler mes enfants à mes parents de temps en temps.

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : La radio ! L'autre soir, j'ai écouté les infos en allemand, et j'ai presque tout compris, c'est bien.


La pensée hautement philosophique de la semaine : C'est une citation du livre que je viens de finir : « Il n'y a jamais une seule vérité. Nous ne sommes jamais totalement noirs ou totalement blancs, et les choses sont rarement ce qu'elles paraissent, ne croyez-vous pas ? [...] on ne saisit les uns des autres qu'une image valable à un moment donné dans un espace donné. Les êtres ne cessent jamais de changer. Cela s'appelle l'impermanence. » (Les complicités involontaires, Nathalie Bauer. Le livre était bof, mais j'ai bien aimé ce passage.)

Je me taperais bien : Une journée aux bains thermaux.


J’ai été raisonnable : Oui. Je mange à peu près correctement et je vais me coucher à des heures à peu près raisonnables.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Regardé un épisode de 13 reasons why. Depuis le temps que j'entends parler de cette série, je me suis dit que j'allais voir à quoi ça ressemblait.


C’est bien la dernière fois que je : Que j'oublie d'emmener ma gourde à la bibliothèque.


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : On a retrouvé 6 kg de plastique dans le ventre d'un cerf qui venait d'être abattu. 6 kilos !!


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Je suis très bien ici, pour le moment.

mardi 17 décembre 2019

Je me souviens... Les cicatrices (8)

Je devais avoir cinq ou six ans. Avec ma petite sœur, un matin où on s'était levées tôt, on avait pris des feutres et entrepris de se dessiner sur tout le corps... des cicatrices. Oui, des cicatrices, comme celles qu'on peut voir sur certains personnages de dessins animés : une ligne droite, coupée de plusieurs petites lignes perpendiculaires. Allez savoir d'où on avait tiré cette idée...

En tout cas, je crois me souvenir que suis restée pas mal de temps fascinée par les cicatrices. Je ne sais plus exactement à quel âge, j'avais eu un zona : une maladie qui apparemment peut être très douloureuse à l'âge adulte, mais qu'on ne sent presque pas quand on l'a en tant qu'enfant. J'avais donc quelques petits boutons sur l'épaule, qui ne me dérangeaient pas plus que ça. Ma maman m'avait quand même emmenée chez le médecin, qui avait dit que je devais éviter de me gratter, car sinon, je risquais de garder... une... cicatrice. Dans mon esprit de petite fille, j'avais visualisé la ligne coupée d'autres petites lignes, et... j'avais fait exprès de me gratter... pour obtenir cette "belle" marque. Moui. C'est pour ça que jusqu'à aujourd'hui, j'ai sur l'épaule droite un ensemble de drôles de petites bosses arrondies, qui se voient de moins en moins avec le temps, mais n'ont jamais ressemblé en rien aux cicatrices que je me représentais et m'ont plusieurs fois mise mal à l'aise quand j'étais plus jeune, en maillot de bain ou en débardeur.

Le jour où on avait fait nos œuvres d'art sur nos bras, nos jambes, notre ventre, ma maman n'avait évidemment pas beaucoup apprécié, et on s'était fait gronder. Ma sœur avait quand même été plus maligne que moi : elle avait utilisé un feutre jaune, qui se voyait beaucoup moins que le mien, qui était rouge !


Et vous, quelles bizarreries avez-vous faites quand vous étiez enfant ?

Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi (ou presque) un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.

dimanche 15 décembre 2019

Je ne teul'fais pas dire (3)

J'ai pris goût au petit questionnaire de Mahie, voici donc mes réponses pour cette semaine !
Y a du mieux, y a du mieux.


Aujourd’hui je me sens : Bien. Youpie ;)

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Mes oncles, tantes, cousins et cousines - première fête de Noël de l'année !

J’ai été super contente de : Discuter avec ma cousine aujourd'hui. Hier soir, de voir une amie très chère qui s'apprête à partir pour une folle aventure !

Ça m’a franchement énervé de : Pas d'énervement aujourd'hui. Je préfère ne pas trop réfléchir à la semaine passée, de peur de trouver quelque chose.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Je ne sais pas.

Je suis grognon : Pas aujourd'hui ;)

Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : je ne trouve même pas un petit truc qui m'ait agacée récemment ? C'est PAS normal ! (mais c'est tant mieux ;)

C’est exquis de : Siroter un mojito en jouant au Time's up avec une équipe de follos.

Ça me rend extatique : Mmmmh ça...

En ce moment je lis : J'ai commencé deux livres en même temps. Filles de la mer, de Mary Lynn Bracht, et Les complicités involontaires, de Nathalie Bauer. Pas beaucoup avancé ni dans l'un, ni dans l'autre.

Je dis « respect » à : Greta Thunberg qui a fait un long périple sans prendre une seule fois l'avion.
 

Je ne résiste pas à : aux petits pavés au citron d'hier soir. Un délice.


J’vais t’dire une bonne chose : J'ai passé un super week-end, et ça fait du bien.

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : La radio. Je suis pas trop difficile.


La pensée hautement philosophique de la semaine : Rien ne sert de courir, il faut partir au moins 7 minutes avant le départ de ton train.

Je me taperais bien : Encore quelques pavés au citron.


J’ai été raisonnable : Je suis toujours raisonnable, même parfois un peu trop.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Rien ne me vient à l'esprit...


C’est bien la dernière fois que je : Je... ne sais pas.


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : Le burger quiz. Je me suis marrée. Pas trop suivi l'actualité, sinon.


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Je suis plutôt bien ici pour le moment. Mais je ne vais pas tarder à aller rejoindre mon lit.

mardi 10 décembre 2019

Savoir écouter

Nous étions trois filles, plus une mini-poulette - et le mec de l'une d'entre nous, pas tout à fait dans le groupe, mais pas loin. A se retrouver autour d'un paquet de biscuits et d'une tasse de thé, pour discuter. D'abord de tout et de rien. Les bonnes nouvelles. Quelques plaisanteries. On rigole, on est bien. Des silences aussi.

Assez vite, on en vient aux petits puis aux grands soucis. La belle-mère de l'une, Noël qui approche et ne fait pas trop envie à l'autre, le bébé qui ne tète pas assez, les enfants insupportables, la surcharge de travail jusqu'aux fêtes, les nuits sans sommeil, l'accouchement difficile, les questions, les incertitudes.

On se retrouve aussi à parler de l'importance de savoir écouter. Savoir entendre ce que les autres ont à nous dire, savoir l'accepter, essayer de comprendre. Ne pas tout balayer directement d'un "Mais, ça va aller" ou "Ta fille va bien, c'est l'essentiel". Sentir la tristesse dans la voix, accueillir les mots. J'imagine bien que ça doit être dur... je comprends que c'est difficile à accepter.

Passer un bon moment finalement, un moment de partage. Prendre ma petite filleule dans les bras, cette toute petite puce qui a un mois aujourd'hui. Joyeux un mois, petite graine de pavot.

Et merci Laf, merci C. pour ce bel après-midi. C'est exactement ce dont j'avais besoin cet après-midi-là.

lundi 9 décembre 2019

Instant de vie - La femme au parapluie

Je suis en ville et il pleut, je suis en train de marcher pour me rendre à la bibliothèque. Il fait froid, mais ça ne me dérange pas. Je n'ai rien pour me couvrir la tête, mes cheveux commencent à être trempés et mes lunettes sont couvertes de gouttes de pluie - je préfère quand même les laisser que d'avancer dans le flou.

A une intersection, je m'abrite tant bien que mal sous un avant-toit en attendant que le feu passe au vert pour pouvoir traverser. Une dame d'une cinquantaine d'années arrive alors, qui, elle, a pensé à emmener son parapluie. Elle s'approche de moi et vient m'abriter.

- Voilà, vous êtes protégée, au moins pour un petit moment !

Je lui souris et la remercie. Elle avise mes lunettes, et demande :

- Ah ! Vous non plus, vous n'avez pas d'essuie-glaces ?

On rit. Elle aussi porte des lunettes, sans essuie-glaces mais un peu plus sèches que les miennes. On discute encore un peu de mon capuchon, qui n'a guère qu'une fonction décorative et que je ne mets donc pas. Le feu passe au vert et on traverse, son parapluie nous abritant toujours toutes les deux. Elle me demande dans quelle direction je vais.

- Je vais à la bibliothèque, c'est juste là.

- Ah, moi je tourne à gauche. Bonne après-midi !

Comme j'aime ces petits moments tout simples, qui vous réchauffent un peu le cœur et vous donnent à voir de vraies et belles relations humaines !

vendredi 6 décembre 2019

Je ne teul'fais pas dire ! (2)

Aujourd’hui je me sens : Étrangement, bien. Après plusieurs jours de tension permanente, c'est à la fois étrange et agréable.

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Je ne suis pas encore sortie de chez moi.

J’ai été super contente de : Réussir à calmer une énième crise de mes enfants hier soir. Ça m'a apaisée, moi aussi.

Ça m’a franchement énervé de : Parler à madame Touvabienjélasolutionàtout lundi.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Voir réponse à la question précédente.

Je suis grognon : Ben, ce matin, non, ça va.


Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : Je récrirais bien la même chose que la semaine passée, mais pas trop envie de recommencer à avoir mal au ventre.

C’est exquis de : Je ne sais pas.

Ça me rend extatique : Faut quand même pas pousser.


En ce moment je lis : J'ai terminé un livre il y a deux ou trois jours, et je n'en ai pas encore recommencé de nouveau.

Je dis « respect » à : Moi-même, pour avoir réussi à calmer mon fils qui hurlait qu'il ne voulait plus jamais voir son petit frère.


Je ne résiste pas à : Ouvrir Instagram pour voir si j'ai eu des likes sur ma photo. J'ai honte.


J’vais t’dire une bonne chose : J'ai hâte d'être dans cinq ans pour pouvoir "rigoler de tout ça".

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : Ça fait vraiment longtemps que je n'ai plus pris la voiture.


La pensée hautement philosophique de la semaine : Quand on touche le fond, on ne peut que remonter, non ? A moins que...

Je me taperais bien : Une semaine entière à dormir.


J’ai été raisonnable : Oui, ça va.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Posté un article sur mon blog chaque jour de la semaine. (pas sûre que ce soit vraiment la première fois, en fait).


C’est bien la dernière fois que je : ?


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : J'ai tendance à vite tourner la page quand un article me stresse trop. Et je ne me souviens pas trop de ce que j'ai lu.


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Être dans mon lit.

jeudi 5 décembre 2019

Chère Madame Touvabienjélasolutionàtout

Il y a quelques jours, je me suis retrouvée face à Madame Touvabienjélasolutionàtout.

Madame Touvabienjélasolutionàtout est le genre de personne qui pense que "dans la vie, il n'y a a pas de problèmes, juste des solutions".

C'est (sans doute, parce que je n'en sais rien, en fait) le genre de personne à qui tout sourit.

Il se trouve que cette Madame Touvabienjélasolutionàtout s'est retrouvée en face de moi il y a quelques jours.

Et qu'elle m'a dit tour à tour

"J'ai l'impression que vous voyez tout en noir."

"Je ne suis pas psy, mais..."

"Vous avez tout pour réussir."

"J'ai déjà connu des personnes qui étaient dans votre situation, mais qui n'avaient même pas de diplôme !"

et

"Dans cinq ans, quand on se verra, on en rigolera."

Chère Madame Touvabienjélasolutionàtout, sachez que ce sont à peu près les pires choses que vous pouvez dire à une personne en dépression.


Sachez aussi que voir tout en noir, c'est un peu le principe de cette maladie. C'est un peu comme si vous disiez à un cancéreux : "C'est bizarre, j'ai l'impression que votre corps fabrique des cellules anormales".

Chère Madame Touvabienjélasolutionàtout, sachez enfin qu'après avoir entendu tout ça, non seulement, on se sent toujours aussi mal, mais qu'en plus on culpabilise encore plus (si seulement c'est possible) de se sentir comme ça.

A tous les Monsieur et Madame Touvabienjélasolutionàtout qui me lisent : vous n'êtes pas psys, et on ne vous demande pas de l'être. Juste, peut-être, si c'est possible pour vous, de prendre un peu de recul et de vous rendre compte que votre vision du monde n'est pas universelle, et que certains mots peuvent blesser. Ce sera déjà ça de gagné.

mercredi 4 décembre 2019

Démêler tout ça

Ma vie, c'est un tas de pelotes de laine complètement emmêlées. Si j'arrive à défaire l'un des nœuds, un autre se forme instantanément. Si ça se trouve, il y a un chat au milieu du tas, qui prend un malin plaisir à tout mettre sens dessus dessous.

Il faudrait que j'aie au moins une petite longueur de libre pour pouvoir tricoter un petit bout de ma vie, mais j'ai beau tirer, ça ne vient pas.

Et ce qui est dur, c'est que personne ne voit mon tas de pelotes. Même ceux à qui j'en ai parlé ont du mal à concevoir à quel point la situation devient inextricable. Ils ne voient pas la laine, ils ne voient pas le chat, ils croient qu'il me suffit de tirer un peu plus fort ou d'avoir un peu plus de patience pour que tout se dénoue.

Si je me présentais devant "les gens" avec une jambe dans le plâtre, ou la tête entourée d'un foulard pour dissimuler mon absence de cheveux suite à une chimio, "les gens" seraient forcés de conclure que je me suis cassé quelque chose ou que j'ai eu un cancer, ils seraient forcés de voir qu'il y a quelque chose, que ce n'est pas moi qui joue la comédie, que ça ne va pas bientôt passer (comme si on parlait d'un mauvais rhume). Je ne dis pas que je préférerais avoir un cancer. Bien sûr que non. Je dis juste que j'aimerais bien parfois que "les gens" voient mes pelotes de laine.

Le pire, dans tout ça, c'est que parfois je me dis que peut-être, c'est "eux" qui ont raison. Que mon tas de laine n'existe pas ou qu'il n'est pas si emmêlé que ça. Qu'il me suffirait de faire quelques efforts, chasser le chat, m'y prendre méthodiquement, pour que tout rentre dans l'ordre, le rouge avec le rouge, le jaune avec le jaune, le blanc avec le blanc, chaque fil se laissant bien sagement dérouler dès qu'on en a besoin. Mais alors, pourquoi est-ce que je n'y arrive pas ?


Au fait, vous vous souvenez de la roue ? Elle a tourné à nouveau, je vous laisse deviner où je suis.

mardi 3 décembre 2019

Je me souviens... L'araignée (7)

Il y a eu quelques semaines de pause dans mes souvenirs d'enfance du mardi. Tant pis. C'est reparti ;)

Un jour (je n'étais pas vraiment enfant, plutôt ado), j'étais tranquillement assise aux toilettes quand une grosse araignée, noire, velue et pleine de pattes, m'est tombée sur la cuisse. J'ai poussé plusieurs hurlements stridents tout en éjectant l'intruse d'une main ; celle-ci est partie s'écraser sur le carrelage un mètre plus loin, et a recroquevillé ses pattes devenues raides, manifestement morte. Je crois que je suis restée à la fixer, encore sous le coup de l'émotion, jusqu'à ce que ma mère, alertée par mes cris, n'arrive quelques secondes plus tard.

Elle m'a dit qu'elle ne m'avait jamais entendu crier comme ça, et effectivement, je ne me souviens pas avoir souvent eu plus peur que ce jour-là, même dans des situations ou on devrait rationnellement être plus effrayé que par une petite araignée...

lundi 2 décembre 2019

[Bullet Journal] Les flamboyants du mois de décembre

J'ai hésité à dessiner du givre et des pommes de pin, et puis je crois que j'avais besoin de chaleur, de lumière et de couleurs, alors j'ai pensé aux flamboyants.

En décembre ou janvier, à l'Ile Maurice, ils fleurissent et ne cessent de nous éblouir avec leurs fabuleuses fleurs rouges éclatantes. Puis au fur et à mesure que les fleurs fanent, elles tombent sur le sol et y font comme un tapis écarlate. Enfin, les feuilles arrivent à leur tour, et le vert remplace bientôt le rouge. Un peu de nostalgie de l'époque où il y en avait un juste au bout de ma rue...



Sur la page de gauche, mon planning de lectures pour le travail de master, fait à la suite de l'atelier contre la procrastination, quand j'étais encore toute motivée. Ne regardez pas trop, j'ai déjà tout foiré pris beaucoup de retard - il s'agit de ce que je dois devrais faire jusqu'à la prochaine rencontre avec ma prof et les autres étudiantes en train de faire leur mémoire.

A droite, un flamboyant au milieu d'un champ de canne à sucre, inspiré de cette photo issue de ce post de blog. Bonjour, joli mois de décembre.



Comme j'avais du temps et l'envie de dessiner, la semaine passée, je me suis lancée dans cette vue du Coin de Mire, cette étonnante île-montagne qui émerge de la mer. Si vous connaissez bien l'Ile Maurice, vous savez probablement exactement d'où l'on a cette vue : Cap Malheureux, la petite chapelle, les barques des pêcheurs, les drôles de rails rouillés qui plongent dans la mer, les jetées de béton, le sable, les rochers noirs. Et toujours, le flamboyant. Pour ce dessin, je me suis inspirée de cette image.


Voici ma première semaine, avec des branches de flamboyants qui descendent du ciel comme un rideau. Les rectangles du haut de la page représentent les jours, les plus petits, dans la partie inférieure sont là pour que j'y note des impressions, des choses qu'on m'a dites ou auxquelles j'ai pensé, que j'aimerais raconter ou dont j'aimerais pouvoir me souvenir. Ou plus prosaïquement, où noter les choses que je dois me rappeler d'acheter.


Et comme j'étais toujours inspirée, j'ai aussi déjà créé ma deuxième semaine. Je me suis inspirée d'une de mes propres photos, postée sur ce blog (d'ailleurs, la revoir m'a permis de constater que je me suis bien améliorée en photo depuis cette époque !). La montagne du pouce, qui surplombe fièrement la ville de Port-Louis. Et toujours, quelques branches de flamboyants. J'ai vécu 4 ans au pied de cette montagne, et malgré mon envie, je n'ai jamais fait la randonnée qui permet de grimper jusqu'à son sommet. Un jour, peut-être.

Si vous avez aussi un bujo, je serais ravie de voir ce que vous y avez fait pour le mois de décembre !

dimanche 1 décembre 2019

Quand le temps est à la tempête...

Tu rentres chez toi en fin d'après-midi, fatiguée et lasse, avec une seule idée en tête : t'allonger sur ton lit. Tu espères que ton homme sera en train de préparer le souper, et que tu auras quelques minutes rien qu'à toi, au calme dans ta chambre...

Sauf que quand tu arrives chez toi, c'est alerte cyclonique classe 3. Le souper est en route, mais les enfants braillent, se chamaillent, puis se mettent carrément à se taper dessus. Ça y est, on est passés en classe 4, le cyclone est juste au dessus de nos têtes. Ça crie que ça déteste son frère, que ça préférerait ne pas recevoir de cadeau de Noël si en échange son frangin pouvait disparaître. Des objets volent dans la pièce. Littéralement.

Alors je tente tant bien que mal de prendre mon rôle de médiatrice. Je tente de calmer les esprits. Ça ne marche pas, ça empire au contraire, alors je hurle au grand d'aller dans sa chambre parce qu'il n'arrête pas d'insulter son frère, que le petit n'arrête pas de hurler et de pleurer, que tout le monde hurle.

Je rejoins le grand dans sa chambre, j'essaie de retrouver mon calme. De lui faire comprendre que oui, je comprends qu'il soit fâché, oui, je sais que son petit frère peut être énervant parfois, mais que non, il ne le déteste pas - pas pour de vrai, pas pour toujours. Le grand ne veut rien entendre et continue à crier et à faire des plans pour se débarrasser du petit. Il ne veut pas que je le prenne dans les bras, pas baisser d'un ton, rien ne marche. Je m'assieds et mon regard se perd dans le vide, je me demande comment on va s'en sortir, si on va s'en sortir. Pendant ce temps, Papa s'occupe du petit.

Le repas est prêt, et je propose au grand de venir manger avec lui dans sa chambre - il est si énervé que je préfère ne pas tenter de le faire s'assoir à table en face de son frère. Il passe son repas à m'expliquer pourquoi il déteste Petit Loup, et pourquoi je n'aurais pas dû avoir d'autre enfant, après lui. Mes tentatives de lui faire changer d'idées restent vaines, jusqu'à-ce qu'enfin j'arrive à le faire parler de ce qu'il a fait à l'école. Il s'apaise un peu, un tout petit peu. C'est très dur pour lui de gérer ses émotions, un peu plus que pour les autres enfants.




Une demi-heure plus tard, mon père vient chercher Petit Loup, qui va dormir chez ses grand-parents. Il passe dire au revoir à son frère. Grand Loup le serre dans les bras et ils se font un gros câlin - ils sont de nouveau frères, de nouveau amis, ils s'aiment de nouveau comme avant. Le cyclone est passé, il n'a pas fait trop de dégâts - il en a fait sûrement mais ils sont invisibles. Le soleil est revenu, il brillera sans doute jusqu'à la prochaine tempête.


vendredi 29 novembre 2019

Je ne teul'fais pas dire...

Depuis le temps que je lis les réponses à ce chouette petit questionnaire chez Mahie (sa créatrice), ou encore chez Valvita ou Dr. CaSo, je me suis enfin décidée à tenter d'y répondre, moi aussi.

Aujourd’hui je me sens : Boule au ventre. Envie de rien. Je préfère pas développer davantage.

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Une fille que je connaissais depuis l'époque du lycée mais que je n'avais pas revue depuis au moins dix ans. Elle est infirmière chef dans un home, a une fille et un garçon, et savait plein de choses sur moi - vive Facebook. Ça m'a fait plaisir de discuter avec elle.

J’ai été super contente de : Aujourd'hui ? Je vois pas...

Ça m’a franchement énervé de : Devoir attendre au froid mon train qui était en retard, et de devoir porter trois gros livres qui ne rentraient pas dans mon sac à dos.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Ça ne date pas vraiment de cette semaine, mais... la structure parascolaire qui refuse d'accepter mes enfants, parce que rédiger un mémoire de 70 pages tout en trainant une dépression, c'est pas vraiment un travail.

Je suis grognon : Oui, j'aimerais me transformer en porc-épic et déployer mes piquants pour que personne ne puisse m'approcher.


Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : On me demande de rédiger ma thèse avec mes enfants sur les genoux ?

C’est exquis de : Dormir.

Ça me rend extatique : Question suivante ?

En ce moment je lis : Je viens de commencer La Vieille dame qui voulait se jeter du rez-de-chaussée de Bruno Boniface. Pour le moment, j'ai lu 5 pages.

Je dis « respect » à :  Aux femmes (et aux hommes) qui arrivent à élever leur enfants sans devenir timbrées.


Je ne résiste pas à : Un paquet de chips ou une assiette de frites.


J’vais t’dire une bonne chose : Ce week-end, je mets mon téléphone en mode avion pour éviter d'avoir envie de trop le regarder.

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : Je ne conduis presque jamais, je prends le train.


La pensée hautement philosophique de la semaine : Il est trop tard pour être philosophique ;)

Je me taperais bien : Une mousse aux deux chocolats dans ma confiserie préférée.


J’ai été raisonnable : Pas du tout ; ça fait deux jours que je mange des frites à midi et aujourd'hui j'ai même rajouté un dessert.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Pris un somnifère pour m'endormir.


C’est bien la dernière fois que je : Sur le moment, je ne vois pas.


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : Deux faits divers sur deux chauffards : l'un s'est littéralement envolé avec sa grosse berline volée pour atterrir dans une cuisine au premier étage d'une maison, l'autre a percuté une voiture en se rabattant sur la voie de droite et a tué ses trois occupants. Puis il a essayé de s'enfuir à pied.


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Être dans mon lit avec un livre, d'ailleurs c'est ce que je vais m'empresser de faire !

lundi 25 novembre 2019

J - 6

Ce matin, au réveil :

Petit Loup : J'ai rêvé que j'avais amené le calendrier de l'Avent à l'école, et qu'on avait ouvert la première porte !

Plus que quelques jours à attendre, Petit Loup ;)

samedi 23 novembre 2019

Bilbiothèque et sérotonine

J'adore la salle de lecture de la bibliothèque où je me rends pour travailler. C'est une belle et grande salle dans un bâtiment ancien, calme et agréable. Plusieurs grandes tables y sont disposées, équipées de petites lampes vertes comme on en voit dans les films (et de prises de courant, commodité non-négligeable pour les étudiants du XXIe siècle ;)

D'un côté, cinq grandes fenêtres laissent entrer la lumière du jour. De l'autre, ainsi qu'aux deux extrémités, les hauts murs sont couverts jusqu'au haut plafond d'étagères et donc de livres, a l'air très ancien pour certains. Une galerie permet aux bibliothécaires d'accéder aux livres rangés tout en haut, et celle-ci est bordée de portraits peints à l'huile - je me demande souvent qui étaient tous ces gens. J'aime beaucoup cette salle, je m'y sens bien. Il faut juste penser à bien s'habiller, car il n'y fait pas très chaud.

J'adore y arriver tôt le matin, quand il n'y a encore presque personne. Je peux me mettre à ma place préférée, et je vois les autres arriver petit à petit...

Depuis quelques jours, quand je suis là-bas pour travailler, j'aime bien m'isoler un peu des autres étudiants en écoutant de la musique très calme dans mes écouteurs et entrer dans une petite bulle. En tapant "musique pour étudier" et "musique calme" sur Youtube, j'ai fini par tomber sur des mélodies dont le titre prétend qu'elles dégagent des "ondes alpha" ou de la sérotonine. La sérotonine, c'est un neurotransmetteur qui joue un rôle dans la gestion des humeurs et est associée à l'état de bien-être et au bonheur - c'est justement sur elle qu'agissent les antidépresseurs.

Je ne crois pas vraiment à ce genre de trucs, mais j'aime bien écouter ce genre de musiques tout en lisant mes bouquins et en prenant des notes. Plus précisément, j'aime comme elles se laissent rapidement oublier, c'est un peu comme d'avoir un bruit blanc dans les oreilles : on n'entend pas (trop) le cliquetis des claviers des autres, les gens qui s'installent ou cherchent des affaires dans leur sac, mais on n'est pas non plus distrait par un rythme ou une mélodie trop prononcée.

Les hautes fenêtres de la bibliothèque m'ont inspiré une page de bullet journal.

J'ai bien travaillé cette semaine, même si certains jours ont été plus difficiles que d'autres. On a reçu une nouvelle lundi qui m'a un peu désespérée - quand une chose s'arrange, on dirait qu'il faut qu'une autre s'effondre - et je dors mal depuis ça - ou était-ce déjà le cas avant ? Toujours est-il que, je ne sais comment, j'ai enfin réussi à faire un peu d'avance pour mon travail de master, de la lecture de livres et d'articles, pour le moment. Un des bouquins m'a énormément inspirée et donné plein d'idées pour la suite, et ça, c'est une très bonne chose. Je peux donc dire que je suis fière de moi. Et que ça fait du bien.

jeudi 21 novembre 2019

Instant de vie - L'homme au turban

Je marche en ville et me dirige vers le lac, j'ai besoin de respirer un peu d'air frais et de laisser vagabonder mes pensées. C'est un de ces jours où rien ne va. Je croise un homme, turban noir sur la tête, barbe et longue moustache dont les extrémités partent vers le haut. Nos regards se croisent. Nous continuons chacun notre route quand...

- Excuse me, Madam ?

Je me retourne, m'approche de lui. Curieuse de ce qu'il veut me dire.

Dans un joli anglais à l'accent indien ou pakistanais, il me dit que la marque sur mon front (les deux petites rides qui commencent à se creuser entre mes sourcils) indique que le mois de décembre m'apportera de la chance.

Je ris.

- Are you sure ?

Il ouvre son portefeuille, prend un des petits papiers jaunes qui y étaient glissés, et y inscrit quelques mots tout en m'expliquant que la chance arrivera, que les deux années précédentes n'ont pas été très bonnes pour moi mais que décembre 2019, puis 2020, m'apporteront de belles choses. Il ajoute qu'il ne faut pas oublier de bien prier Dieu, car peut-être que j'ai été un peu lazy et n'ai pas assez prié ces derniers temps.

Je ris encore. Il m'amuse et m'intrigue.

- Which god ? Which god should I pray ?
- God is One my friend, only name is different.

Puis il griffonne quelque chose sur un des petits bouts de papier sans me laisser le voir, le chiffonne et le glisse dans ma main. Il me demande ensuite de choisir un nombre entre un et cinq.

- Three, je dis.

Il me dit de choisir une couleur.

- Green.
- Green ? Chose another one.

Je choisis le bleu, il inscrit les deux mots sur le papier puis me demande d'en supprimer une des deux. Je supprime le vert. Alors il me dit d'ouvrir le papier chiffonné que j'avais dans la main. Sur celui-ci, le chiffre trois et le mot bleu.

Puis il me demande de reposer les bouts de papier dans son portefeuille, et d'y glisser aussi un peu d'argent « for my food and transportation ». Haha. Il m'a bien eue.

mercredi 13 novembre 2019

J'ai fait ça aujourd'hui - et pas demain

Avec l'université, j'avais la possibilité de suivre un atelier intitulé "combattre la procrastination". J'ai tout d'abord procrastiné un peu mon inscription à ce cours, puis j'ai fini par le faire. C'est que les délais ont toujours été un problème pour moi. Aussi loin que je me souvienne, je m'y suis toujours prise à la dernière minute pour préparer mes exposés, réviser pour les tests et les examens, rendre les inscriptions et les circulaires, payer les factures. A l'uni, j'ai rarement eu le temps de terminer les textes que les profs nous demandaient de lire - parce que j'avais commencé leur lecture une heure avant le début du cours. Et malgré cela, j'ai toujours tout réussi haut la main - ou presque.

Ces derniers temps, mon habitude à tout repousser au lendemain avait encore énormément empiré... en même temps, quand on a tout juste la force de sortir de son lit pour traverser la journée, il est quasiment impossible de se lancer dans la montagne à gravir qu'est un mémoire de master - surtout quand on n'en est qu'au début et qu'on n'est pas très sûr de la direction à prendre. En fait, je ne sais plus ce que j'ai fait de toute l'année 2018, universitairement parlant. Rien, je crois. C'est comme une grande zone de brouillard. Je me suis bien assise devant mon ordinateur à plusieurs reprises, j'ai bien écrit quelque lignes, lu quelques chapitres de bouquins, mais je n'ai rien avancé, rien terminé. Tout en culpabilisant de ne rien arriver à faire. Et ça, c'est pas bon pour le moral. Pas du tout. Je me suis reprise en 2019 - j'ai terminé deux "petits" travaux (d'une vingtaine de pages chacun) que j'avais encore à rendre, et j'ai écrit un article avec ma prof. J'ai avancé. Lentement, mais j'ai avancé. Et ça, c'est quand même meilleur pour le moral.

Comme de la dentelle

Là, je me trouvais face à ma haute et raide et dangereuse montagne - mon travail de master, donc - et je me sentais à nouveau dépourvue. J'ai donc décidé de prendre les choses en main - plus droit aux excuses maintenant que je m'apprête à aller mieux - et je me suis donc inscrite à l'atelier contre la procrastination. Il a lieu sur trois séances - on a déjà eu les deux premières. Et on a déjà appris plusieurs choses utiles.

Tout d'abord, les mécanismes de la procrastination. Chacun peut identifier quand et comment il procrastine :

- Quelle est ou sont les tâches qu'on repousse systématiquement ?
- Avec quelles activités de remplacement ?
- Quelles sont les justifications ou les prétextes que l'on trouve ?
- Quels sentiments ou sensations en découlent ?
- Et enfin, avec quelles conséquences positives et négatives, à court et à long terme ?

Pour moi, la réponse principale était le travail sur mon mémoire, pour faire du rien à la place (lire des blogs ou scroller sur instagram, regarder des vidéos youtube jusqu'au point où ça ne me procurait même plus aucun plaisir de le faire), en me donnant comme excuse que j'étais trop fatiguée (ce qui était vrai, en fait, j'étais fatiguée et déprimée) ou que je n'avais pas assez de temps, avec comme sensation une boule dans le ventre qui ne me quittait plus et comme conséquences... que tout le monde autour de moi, y compris moi-même, a fini par me prendre pour une bonne à rien.

Feuilles mortes

A la deuxième séance, on a vu des éléments pratiques pour commencer à nous aider, et notamment les étapes pour débuter à l'heure la tâche qu'on s'est fixée, présentées sous forme d'un contrat avec nous-même, à remplir et signer. En gros, on s'engage à se concentrer pendant au minimum 20 minutes, après avoir défini :

- La tâche que l'on a à faire,
- A quelle heure on compte la commencer,
- Où est-ce qu'on pense travailler,
- Le signal qu'on va utiliser pour se rappeler de commencer (par exemple, une sonnerie sur son portable),
- Un petit rituel pour se mettre dans l'ambiance de travail (par exemple, se préparer du thé, écouter une chanson motivante, organiser son bureau, etc.).

J'ai donc décidé, dans un premier temps, que j'allais commencer à lire quelques articles utiles pour mon mémoire, que je commencerais à travailler à 11h à la bibliothèque (avant ça, j'avais un rendez-vous). Comme rituel, j'ai choisi de faire 5 minutes de méditation à l'aide d'une vidéo trouvée sur youtube. On devait aussi s'encourager à l'aide d'une petite phrase de motivation. J'ai simplement écrit : "Tu te sentiras bien une fois que ce sera fait". Et ça a marché ! Je me sens effectivement bien, et fière de moi, et apaisée d'avoir réussi à lire quelques articles et à prendre des notes.

Couleurs éclatantes de l'automne

J'ai travaillé par petites périodes de 30 à 45 minutes environ, en prenant le temps de faire une vraie pause entre deux. Les petits épisodes de méditation, que je répétais après chaque pause, se sont révélés vraiment très agréables. Je me réjouissais de reprendre pour pouvoir passer ces cinq petites minutes de tranquillité, écouteurs dans les oreilles, bras croisés sur la table, tête posée sur les bras, yeux fermés, et tant pis pour les autres étudiants tout autour.

Bref, aujourd'hui, j'ai bien travaillé, et je suis fière de moi. J'espère que ça va durer.

jeudi 7 novembre 2019

La roue tourne

Dimanche soir, ma maman nous a invitées, mes sœurs et moi, à aller manger au restaurant. C'était un restaurant assez chic et raffiné, tenu par une très bonne copine de ma petite sœur. On avait donc une table VIP (nous a-t-on dit) et le service a été évidemment très sympa.


Jour de pluie dans la forêt

J'avais très faim en arrivant, et heureusement, parce qu'on a eu droit à toutes sortes de petites choses qu'on n'avait même pas commandées, incluant de délicieux amuse-bouches, du potage, un "pré-dessert" (vous connaissiez ce concept, vous ?) et des petites mignardises. Ça, plus l'entrée, le plat plus que généreux et le dessert - autant dire qu'on est sorties de là repues.

Jour de pluie dans la forêt

Mais surtout, surtout, on a passé toute la soirée à rigoler comme des baleines pour tout et pour rien - j'ai même failli m'étouffer vers la fin, tellement j'étais prise dans une crise de fou-rire. Au passage, je leur ai annoncé que j'avais commencé à prendre des antidépresseurs pour qu'elles ne l'apprennent pas sur mon blog, en leur précisant qu'elles ne devaient pas trop s'inquiéter du billet déprimant qui allait paraitre le lendemain, parce qu'il avait été écrit quelques jours plus tôt. Elles m'ont encouragée et soutenue - j'ai vraiment une famille en or.

Rayon de soleil, un jour de pluie

J'ai ri aussi avec mes enfants, l'autre soir, à l'heure du coucher. On a ri et on s'est fait des câlins, c'était un moment tout doux, sans débordements. Après les cris, ça fait du bien. J'ai l'impression que les choses s'améliorent, mais comme je suis une habituée de la roue qui tourne (on est en haut, puis on redescend tout en bas), je ne sais pas si ça va durer.

mardi 5 novembre 2019

Je me souviens... Le livre de la bibliothèque (6)

J'ai toujours aimé lire. Certains des livres que j'ai lus pendant mon enfance me laissent d'ailleurs de beaux souvenirs, pour certains très vagues, d'autres plus clairs.

Le tout premier "gros" livre que j'aie lu toute seule, c'était un Oui-Oui. Je me souviens en avoir été très fière. J'ai ensuite dévoré tous les Club des cinq, évidemment je m'identifiais plus à Claude qu'à Annie qui avait peur de tout. Je me souviens aussi avoir lu La rivière à l'envers (j'en ai complètement oublié l'histoire mais il me laisse un souvenir très doux), Les ombres d'autumn street (une histoire sur le racisme, je crois, j'ai oublié). Et un livre qui s'appelait Sors de là, dragon - je me souviens juste que le héro du livre, un jeune garçon, marchait dans les rues de sa ville et finissait par se retrouver à un endroit qu'il ne connaissait pas. Il y avait alors ce passage, probablement déformé par mon souvenir : Cela n'aurait rien eu d'étonnant dans une grande ville, mais dans une petite ville comme celle de [nom de personnage que j'ai oublié], c'était plutôt étonnant. Je me souviens m'être demandé s'il existait vraiment des villes assez grandes pour qu'il soit possible de ne pas en connaître toutes les rues - j'ai grandi dans un village de quelques centaines d'habitants.

En cinquième année (le CM2, pour les français), j'avais lu un très gros livre pas spécialement destiné aux enfants qui m'avait énormément marquée : Dix chiens pour un rêve. L'histoire vraie d'un homme qui traverse le pôle Nord avec un traîneau et ses chiens. Les titres des chapitres contenaient des mots d'inuit, que j'avais soigneusement recopiés dans un carnet avec leur traduction. Certains des chiens étaient croisés avec des loups - ce qui m'avait fascinée. Et je me souviens d'un moment où un des chiens du narrateur est à terre, presque mort ; pour vérifier s'il respire encore, il place alors un petit bout de verre (peut-être sa boussole ?) sous le museau de la bête, guettant la formation de buée. L'année suivante, quand un policier était venu à l'école pour de la prévention contre les accidents, et qu'il nous avait demandé comment faire pour savoir si une personne qui gît à terre est encore en vie, j'avais donné ça comme réponse. Il avait répondu que ça ne marcherait que s'il faisait froid... et qu'il valait mieux chercher à prendre son pouls.

Quand j'étais ado, j'avais toujours un livre dans mon sac, où que j'aille. A l'école secondaire, on avait une bibliothèque dans le collège, et pendant la récré, j'aimais bien y aller pour regarder les livres. Je parcourais les titres, lisais les quatrièmes de couverture, feuilletais les pages. Je les empruntais et les lisais assez rarement, finalement, parce que je lisais lentement, et parce que si j'adorais les livres, je passais aussi beaucoup de temps sur l'ordinateur familial - c'était les débuts d'internet - ou devant la télé.

Il n'empêche qu'un jour - ça devait être juste avant les vacances d'été, j'avais emprunté Quand j'avais cinq and je m'ai tué de Howard Buten. Je pense d'ailleurs que je n'avais pas du tout compris ce livre, à l'époque, et  je devrais certainement le relire. Mais ce n'est pas l'anecdote que je voulais raconter. A la rentrée, j'avais cherché le livre pour le rendre à la bibliothèque... mais ne l'avais pas retrouvé chez moi. J'avais donc dû le rembourser, je crois me souvenir que j'avais dû payer 14 francs.

L'année suivante, j'étais allée comme chaque été en camp avec des jeunes de mon village. Et là, dans le réfectoire du chalet où nous dormions, sur une petite étagère, j'ai retrouvé... ce livre ! Je l'avais probablement oublié là l'année précédente... Je l'ai donc gardé, puisque la bibliothèque en avait sans doute déjà racheté un nouvel exemplaire. Je ne m'en suis débarrassée que récemment, quand on a fait un grand tri de nos affaires. Je me souviens très bien de sa couverture jaune, recouverte de papier adhésif transparent pour la protéger. L'image représentait un petit garçon dans un ciré de pluie. Oui, je crois que ça me donne vraiment envie de le relire - j'irai le prendre à la bibliothèque, et j'essaierai de ne pas le perdre.



Et vous, quelles sont vos drôles d'anecdotes sur la lecture et les livres ?

Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.

lundi 4 novembre 2019

Tempête sous un crâne

Je suis sous la douche, le jet d'eau chaude sur mon corps, puis sur mon visage. Je monte la température au fur et à mesure que je m'habitue à la chaleur, jusqu'à-ce que ça devienne presque brûlant. Je n'arrive pas à empêcher les pensées qui tournent dans ma tête. J'ai 32 ans, j'ai pas de boulot, je traine un master depuis bientôt trois ans et demie. L'impression que je ne sais rien faire, que je ne suis bonne à rien - sauf peut-être à faire des mauvais choix, ça oui, je suis championne. La douche, et après, quoi ? Il faut que je travaille. Il faut que j'avance. Il faut que je lise des articles et que je décide de la marche à suivre pour la suite de mon mémoire. Il faut que... mais je ne vais pas y arriver. Parce que... parce que c'est une montagne qui se dresse devant moi. Et que je n'aurai pas la force de la franchir. Est-ce que je sais même gravir des montagnes ? Bien sûr, que tu sais... tu as des bonnes notes, de très bonnes notes, tu vas y arriver. Oui, mais... Il y a des jours où juste poser un pied devant l'autre paraît être une entreprise trop ambitieuse.

Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué d'être heureux
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué,

chante Angèle en boucle dans ma tête. Impossible que j'arrive à me concentrer aujourd'hui. Je laisse l'eau brûlante couler sur mon visage, ça fait du bien. Impossible, trop de choses passent dans ma tête. Aujourd'hui c'est le premier jour. Où j'ai commencé à prendre des médicaments. Un antidépresseur. Je me sens bizarre, j'ai l'impression d'entrer dans un club select, ou une secte. La secte des gens en dépression qui se shootent aux médicaments. Non, c'est pas comme ça, c'est pas vrai. Ça va m'aider, je vais enfin aller mieux. Je vais enfin arrêter de voir tout en noir, les choses simples, cuisiner, mettre les enfants au lit, ne me demanderont plus un effort incommensurable. Ça va aller, ça va m'aider... et si ça ne marchait pas ? Et si ça n'avait pas d'effet sur moi ? J'angoisse. Ce n'est pas une pilule miracle, m'a-t-on dit. Et si ça marche, alors... ça veut dire que je devrai affronter mes peurs, les choses que je dois faire mais que je ne fais pas. Je n'aurai plus l' « excuse » du « je ne vais pas bien ». J'angoisse aussi. C'est pas une excuse, t'es con, tu vas pas bien c'est tout. C'est pour ça que t'y arrives pas. Même si les autres ne le voient pas...



Avec tout ce que vous me racontez, et vous dites que ça fait des années, je ne sais pas comment vous avez fait pour tenir. Vous êtes quelqu'un de fort, et vous gardez beaucoup de choses pour vous... Beaucoup de personnes auraient craqué bien avant.

m'a dit la psy(chiatre) qui m'a prescrit les médocs. Psychiatre, ce mot fait un peu peur.

Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué d'être heureux
C'est simple : sois juste heureux, si tu l'voulais, tu le s'rais

J'ai rongé tous mes ongles, je continue à les ronger, au point que c'en est devenu sensible. Il ne suffit pas toujours de prendre la décision d'être heureuse - si tu savais combien de fois j'ai pris cette décision, pour redescendre dans les abimes quelques jours, semaines, quelques mois plus tard. Combien de fois aussi j'aurais aimé pouvoir prendre cette décision, mais que je n'en ai même pas eu la force, et que c'était plus simple, finalement étrangement plus attrayant de continuer à avoir mal, une boule dans le ventre, se cacher sous les couvertures, faire semblant. Oh, il y a eu des périodes où j'arrivais à croire ces petites phrases motivationnelles : you can totally do it, calligraphié au début de chaque mois dans mon bullet journal. Et puis les jours comme aujourd'hui où le simple fait de lire une de ces « jolies » citations fait mal, voir la photo d'une famille souriante fait mal, comme un petit coup de couteau ou une main qui compresse mes tripes.



Les médicaments, je les ai refusés une première fois en juin. Alors la psy m'a dit qu'il en existait aussi à base de plantes, pour se relaxer, pour mieux dormir. J'ai accepté, mais je ne les ai pas pris très régulièrement. Je ne voyais pas de changement, je n'y croyais pas trop, et je ne pensais pas en avoir besoin. Puis le temps a passé, les rendez-vous avec la psy(chologue, ce mot fait moins peur) se sont enchainés. Le mal-être est passé, puis revenu, s'est estompé, m'est retombé dessus. Alors, quand elle m'a reparlé des médicaments, tout en me rappelant comme j'y avais été opposée, j'ai dit d'une petite voix : je crois que finalement, je ne suis plus aussi contre...

Ça n'a pas été facile de me décider à écrire tout ça, surtout parce que certaines personnes que je connais dans la vraie vie lisent mon blog - ma maman, ma sœur parfois, ma marraine, quelques fois ma cousine, ma meilleure amie, d'autres personnes peut-être encore. Ça fait des mois que j'y pense. J'ai déjà fait quelques essais, en juin je vous disais que j'avais perdu le fil puis que j'avais la boule au ventre - certains ont compris, et je vous remercie d'ailleurs de vos commentaires auxquels je n'ai jamais eu la force de répondre. D'autres sont complètement passés à côté, mais c'est normal, on ne peut sans doute pas comprendre une allusion à ce genre de détresse quand on est fondamentalement heureux - je ne l'aurais pas compris il y a quelques années.



Ça fait des mois que je retourne les possibilités dans ma tête, que je me demande comment aborder toutes ces choses ici. Que je pèse le pour et le contre. Je ne veux pas inquiéter les personnes que j'aime. Et je ne voudrais pas trop non plus que des gens d'ici, des gens qui me connaissent de loin sachent tout ça sur moi. Surtout les gens mal intentionnés. Je ne sais pas s'ils sont là, s'ils existent. Tant pis, je ne peux pas continuer à parler uniquement de la pluie, de mon bujo, de mes souvenirs d'enfance ou de voyage. J'en parlerai encore, toutes ces choses sont là et sont vraies aussi. Quand j'ai parlé à mon mari de mon envie d'en raconter plus sur mon blog, il a surtout exprimé ses soucis par rapport à la famille mauricienne : bann-la pu koz to kozé... Eh bien je vais vous dire : j'ai pris la décision d'en parler, sans tout révéler non plus. Alors, kozé vouzot, kozé si zot kontan ! Mais peut-être que vous saurez aussi comprendre, je l'espère. Je ne sais même pas si vous lisez encore mon blog.




C'était un billet très embrouillé, au moins autant que dans ma tête. Je l'écris un vendredi. En pensant à jeudi. Il sera publié lundi. Je me demande comment je me sentirai ce jour-là.

samedi 2 novembre 2019

Les couleurs de l'automne

Samedi passé, mes enfants étaient partis planter des arbres - une sortie organisée par Pro Natura - et mon mari était à Zürich pour l'anniversaire d'un de ses amis. J'avais donc ma journée pour moi toute seule. C'est rare.



En vrai, je n'avais pas vraiment envie de faire quoi que ce soit - juste de me rouler en boule dans mon lit et que le temps s'arrête. Je me sentais fatiguée, un peu plus fatiguée que juste à cause du manque de sommeil. Mais au lieu de dormir, j'ai d'abord regardé des vidéos sur mon téléphone tout en avançant à mon album photo sur mon ordinateur. Et tout en me disant que je devrais faire quelque chose, faire toutes les choses que je ne peux pas faire quand les enfants sont là, quand mon mari est là, quand je dois tenir compte d'autres personnes que moi-même.



J'ai fini par faire une sieste, en ayant mis un réveil. Si je m'étais laissée dormir plus d'une demi-heure, je ne me serais plus relevée de l'après-midi. Et ensuite, je ne sais pas comment j'en ai trouvé l'énergie, mais je me suis habillée et je suis sortie prendre mon vélo. J'ai commencé par un tour dans les vignes, jusqu'au village voisin. Elles sont orange et dorées et la forêt est verte et jaune et très belle. Il y avait eu du brouillard tout le matin, mais il commençait à se lever au moment où je suis sortie.



Puis je suis allée jusqu'au bord du canal. J'ai vu des hérons dans un champ ; ils se sont envolés quand j'ai voulu les prendre en photo. C'était tout juste le milieu de l'après-midi, mais le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel. Je crois qu'il n'y a rien de plus beau qu'un soleil d'automne qui vient tout juste d'émerger du brouillard, qui éclaire les feuilles rouges, jaunes, roses de ses rayons obliques.



J'avais un peu mal à la tête et j'étais toujours aussi fatiguée, mais je crois que ce petit tour m'a fait du bien. Je suis rentrée, puis je suis allée chercher mes enfants à la gare de Neuchâtel. Ils étaient ravis de leur sortie. Et moi fière de ne pas m'être laissée aller. Et d'avoir réussi un de mes objectifs de la saison : réussir quelques jolies photos des couleurs de l'automne.



jeudi 31 octobre 2019

Citrouilles d'halloween

Ce soir, les enfants du village se déguiseront et iront sonner aux portes des habitants qui auront allumé une citrouille sur le pas de leur porte. Ils rentreront ensuite à la maison avec suffisamment de bonbons pour les 12 prochains mois, suffisamment aussi pour faire s'enrichir tous les dentistes de la région ;) Mes enfants seront aussi de la partie... vive les brosses à dents et le dentifrice.

La semaine dernière, mes enfants avaient voulu creuser de jolies citrouilles. Enfin, plus exactement, ils ont aidé à creuser un peu, puis m'ont demandé de faire la sculpture après en avoir choisi l'image, parce que « je suis sûr que tu vas le faire beaucoup mieux que moi, maman ! » (a dit le grand) ou « j'suis fatigué... » (a dit le petit) Tant mieux, c'est quelque chose que j'aime bien faire. Comme on les a faites un peu tôt, elle n'ont pas tenu jusqu'au jour d'Halloween... Mais heureusement, j'avais pensé à les photographier dès le premier jour, alors les voici.


On a aussi récupéré un maximum de leur chair, de quoi faire plusieurs litres de bonne soupe ! Une partie est encore au congélateur. Et ça, c'est bien une chose que j'aime en automne : manger de la courge sous toutes ses formes.

mardi 29 octobre 2019

Je me souviens... A l'atelier (5)

Quand j'étais enfant, ma meilleure amie était aussi ma petite cousine (la fille de la cousine de mon père), qui par hasard habitait dans le même village que moi. J'allais souvent jouer chez elle, ou elle chez moi. Je me souviens d'ailleurs encore de son numéro de téléphone, le tout premier que j'aie appris, et que je récitais chiffre par chiffre : « 5 - 1 - 4 - 4 - 6... »

On passait aussi beaucoup de temps dehors, dans le village. On aimait entre autres beaucoup aller  « à l'atelier » jouer « aux escargots » sur « le char ». L'atelier, c'était de celui de son père, mécanicien sur machines agricoles. Derrière le grand hangar de tôle ondulée, se trouvait un petit terrain vague, et sur celui-ci un ancien char en bois, immobilisé depuis longtemps au milieu des herbes folles. Sur le char, il y avait quelques briques, et avec elles, on fabriquait de petites cages pour les escargots qu'on trouvait dans les buissons alentour. On les garnissait d'herbe, de dandelions, de petits cailloux, de bouts de bois, et on y installait les petites bêtes à coquilles jaunes, blanches ou roses. Les roses étaient biens sûr nos préférés, d'autant qu'ils étaient plus rares que les autres. On les regardait ramper sur les feuilles et sur nos mains, peut-être qu'on leur donnait des noms, je n'en suis plus très sûre. On pouvait y passer des heures.



Quand on partait, on prenait soin de bien refermer nos petites maisons, en posant des briques sur le dessus pour éviter que les escargots ne s'échappent. Et quand on revenait, il fallait prendre garde à les soulever délicatement et à les retourner avant de les poser sur les planches du char, car on risquait sinon d'écraser les escargots collés dessus. Je me souviens qu'une fois, j'avais écrasé comme ça un des jolis roses, et que j'avais été très triste.

Il y avait aussi un pneu, suspendu à la branche d'un arbre par une longue corde, sur lequel on aimait se balancer. Un petit ruisseau qu'on allait explorer à pieds nus, y ramasser de la terre glaise qu'on pouvait modeler. Pendant une période, sur un terrain tout près de là, il y a avait des gros tas de cailloux (entreposés là pour une construction ?) qu'on escaladait et dans lesquels on trouvait des merveilles, de petits cristaux de roches - on était persuadées que ça valait une fortune. Parfois, on allait aussi jouer près (et sur, et dans) des piles de vieux pneus de tracteurs : on les escaladait et on redescendait à l'intérieur. Maintenant, je mourrais de peur si mes enfants faisaient ça - et je suppose que mes parents seraient morts de peur s'ils avaient su que je le faisais.



Je me souviens aussi d'avoir déterré des carottes dans le potager de la grand-mère de ma copine-cousine, qui se trouvait juste derrière les tas de pneus. Les meilleures carottes que j'aie jamais mangées, la terre à peine essuyée.

Quand j'y repense, je me dis que j'ai vraiment eu de la chance d'avoir une enfance comme celle-là, très libre, insouciante, à l'extérieur... Je prenais mon vélo et j'allais retrouver ma meilleure copine. On passait notre après-midi à l'atelier, sur notre char, c'était si simple que ça. La vie de mes garçons est très, très différente - et pourtant, on vit toujours dans un petit village. Ils pourraient aussi prendre leur vélo et aller à la forêt, dans les champs, quelque part... mais ils ne le font pas, parce que ça ne se fait pas, parce que ça ne se fait plus. Parce qu'on n'a pas le temps, ou je ne sais pas... Parce qu'ils préfèrent jouer sur leur console... qu'on n'est pas là, que les autres enfants ne font pas ça. Peut-être qu'on les protège trop, qu'on leur montre le mauvais exemple avec nos natels et mon ordinateur. Peut-être juste que les temps ont changé. Mais parfois, ça me rend un peu triste d'y penser.





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mardi 22 octobre 2019

Je me souviens... - Qu'il soit né d'amour (4)

Je l'ai dit la semaine dernière, j'ai appris beaucoup de chansons à l'école primaire. Il y a celles qui m'ont marquées au point que je m'en souviens encore aujourd'hui, même si je ne les ai jamais réentendues depuis. Et puis il y a celles dont je n'ai compris les paroles que bien plus tard, celles-ci paraissant bien obscures pour une enfant de 8 ou 9 ans.

Une année, on avait appris la chanson d'Enrico Macias, Malheur à celui qui blesse un enfant. J'adorais cette chanson, je trouvais la mélodie vraiment magnifique, et les paroles me touchaient beaucoup. Mais il y avait ce passage du refrain que je ne comprenais pas et qui ne cessait de m'intriguer : « Qu'il soit né d'amour, ou par accident... ». Je n'étais pas naïve, je savais comment on faisait les bébés. Je savais que pour faire un enfant, il fallait faire l'amour. Alors, comment un enfant pouvait-il naître par accident ?




Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.

mardi 15 octobre 2019

Photo de rue

J'aime beaucoup la photo de rue - ces images capturées au détour d'une rue, d'un carrefour. En fait, j'aime surtout regarder les photos des autres. Je suis par exemple une grande admiratrice de @pommepommenyc sur Instagram, et de ses magnifiques photos des rues et des habitants de New York.

Quant à moi, je suis souvent un peu trop timide pour oser prendre des photos des gens en pleine rue, mais puisque le thème de la photo de ce mois d'octobre était justement street photography, je m'y suis quand même essayée. J'ai donc profité d'un jour de pluie pour braquer mon objectif sur les passants de ma ville... on plus exactement, sur leurs pieds, et les jolis reflets dans les flaques d'eau. Parmi les photos que j'ai prises, il y en a deux ou trois que j'aime bien, mais je me suis finalement décidée pour celle-ci :


J'avais repéré le reflet du feu de circulation ; il ne me restait plus qu'à attendre que quelqu'un passe pour donner un peu de peps à la composition. Pas parfait, mais ça me plaît bien. Qu'en dites-vous ?



Et pour voir les photos de rues prises par les autres participants... c'est par ici :

J'habite à Waterford, Céline in Paris, Frédéric, Cara, Marine D, Christophe, Tambour Major, Eurydice, Josette, écri'turbulente, Nicky, El Padawan, Pilisi, Amartia, Philisine Cave, Renepaulhenry, Cynthia, Josiane, Marie-Paule, Laurent Nicolas, Krn, Mirovinben, Julia, Pink Turtle, Lilousoleil, Alexinparis, FerdyPainD'épice, Who cares?, Gine, Blogoth67, Betty, Sous mon arbre, La Tribu de Chacha, Danièle.B, DelphineF, Xoliv', Akaieric, Morgane Byloos Photography, Lavandine, magda627, Gilsoub, Jakline, Brindille, Giselle 43, Escribouillages, Kelly

vendredi 11 octobre 2019

Automne, après la pluie

Je suis ravie de voir la pluie tomber. La nature ne demandait que ça : un peu d'eau. Ça me fait du bien de l'imaginer s'infiltrer dans la terre, être captée par les racines, alimenter les cours d'eau.

Après la pluie, une abeille se laisse sécher au soleil

L'automne est arrivé, il fait un peu plus froid - pas encore trop froid, du moins par ici. Tant mieux, profitons des petits plaisirs de saison !

Après la pluie, les gouttes d'eau qui perlent sous les feuilles

Boire du thé et remettre des gros pulls (comme le propose si bien canaille-sympa), enrouler un foulard tout doux autour de son cou, rester sous la couette le dimanche matin pendant que la pluie tape contre les volets. Regarder une bonne série le soir, enroulé sous une couverture. Bientôt, voir jaunir les feuilles des arbres.

Après la pluie, des centaines de petits diamants délicats

Manger de la courge sous toutes ses formes (pour moi, sans aller jusqu'à l'excès comme au Canada de Zhu ;) Admirer les pyramides de cucurbitacées au bord des routes, s'arrêter pour en acheter une ou deux. Peut-être en creuser une pour halloween, avec les enfants.

Il faut que j'aille les photographier, un matin. Si possible un matin où le soleil perce à travers la brume. Et m'en inspirer pour les prochaines pages de mon bullet journal.

Après la pluie, des gouttes d'eau comme de fines perles

Et les jours de pluie, j'aimerais profiter des éclaircies pour aller photographier la nature détrempée, les gouttes d'eau qui restent accrochées aux feuilles et brillent comme des pierres précieuses, les insectes qui profitent d'un bref rayon de soleil pour butiner quelques fleurs tardives. Sortir sous la pluie, même, pourquoi pas, avec un parapluie, et prendre en photo les gens avec leurs parapluies.

A-t-elle poussé toute seule de cette manière, ou a-t-elle été aidée ?


Et vous, qu'allez-vous faire de beau, cet automne ?