Notre rue est une voie sans issue.
Tout au bout, elle s'arrête brusquement, pour céder le passage à un canal - une ravine, comme on dit à la Réunion. Impossible pour les voitures de continuer, mais il y a un petit escalier, que les piétons peuvent utiliser pour y descendre. En fait de canal, il n'y a d'ordinaire qu'un mince filet d'eau, qui coule dans une toute petite rigole. Mais le canal, bétonné, est beaucoup plus large - c'est qu'en période de grosses pluies, il peut se remplir brusquement, pour recueillir toute l'eau tombée du ciel en amont.
On l'utilise parfois comme un « raccourci », et surtout pour changer un peu. Ici et là, quelques marches permettent de revenir sur la chaussée. L'odeur n'y est pas toujours agréable. En plus des détritus qui y sont jetés et des mangues trop mûres qui y tombent pour y moisir, les eaux usées de certaines maisons avoisinantes viennent aussi s'y déverser. Il faut faire attention où on pose les pieds ! Une fois, j'y ai même vu - attention âmes sensibles - le cadavre d'un chien en décomposition.
En ce moment, au bout de notre rue - cette voie sans issue - flamboie un spectacle féérique. Un feu d'artifice, une explosion de rouge. Ce spectacle, le voilà, capté un matin, dans la lumière tendre de l'aube. Un flamboyant, comme une issue de secours, pour laisser s'évader les esprits embrumés.
waouw :)
RépondreSupprimerComme c'est beau, les flamboyants !
RépondreSupprimerEt quel joli article, aussi !
:)