Après
plusieurs semaines de débats passionnés, le parlement mauricien a dit « oui »
mardi à la dépénalisation de l’avortement « dans des cas spécifiques ».
Depuis des semaines, les séances parlementaires étaient animées par ces débats,
la presse ne parlait plus que de cela. Les divers groupes et associations
religieuses, les ONG, s’étaient tous mobilisés.
L’Eglise
catholique affichait évidemment son opposition, les ulemas (religieux musulmans) approuvaient
l’avortement uniquement dans un certain nombre de cas. Les membres du Mouvement
d’Aide à la Maternité, une ONG, étaient farouchement opposés au projet. Les « pro-choix »
n’étaient toutefois pas en reste, organisant veillées nocturnes et conférences
de presse.
On se battait contre une loi qui avait été instaurée en1838, alors qu'une puissance coloniale gouvernait l'Ile. Il était temps qu'on la revoie.
L'avortement n'est toutefois toujours pas légal. Il a été dépénalisé dans quatre cas bien spécifiques : lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque la grossesse peut affecter la santé mentale ou physique de la mère de manière irréversible, si le fœtus n'est pas viable à cause d'une malformation, et enfin, last bu not least, si la femme est tombée enceinte suite à un viol, s'il s'agit d'une mineure, ou s'il y a eu inceste.
C'est déjà un premier pas, je suis heureuse d'avoir été témoin de tout ceci, et contente que la petite Ile Maurice se "modernise" quelque peu. Il y a encore des points noirs, d'après moi. Selon la loi qui a été votée, pour pouvoir avorter suite à un viol, celui-ci doit avoir été rapporté à la police. Normal, dans un sens. Si l'on considère toujours que l'avortement est un crime, il est normal d'essayer de limiter les abus. Là où cela devient plus difficile à accepter, c'est qu'au cas où une femme ferait une fausse déclaration de viol dans le but de pouvoir avorter, elle encourrait une peine de prison de... dix ans !
Je suis une défenseuse du choix : une femme ne devrait pas, selon moi, être forcée à mener à terme une grossesse non désirée. Le vote de cette loi est un vote "historique", certes - comme l'ont martelé les membres du gouvernement, fiers de leur beau projet - mais ce n'est pour moi qu'un premier pas. J'attends de pied ferme le jour où l'avortement sera complètement légal, et qu'on n'entendra plus parler de décès de femmes qui ont tenté de se débarrasser de leur fœtus à l'aide d'un rayon de bicyclette ou en avalant des dizaines de comprimés.
bien d'accord avec toi... Il est bon de voir que l'île se modernise même si ce n'est qu'un début. Espérons que ça ne sera pas repris par des mouvements religieux ultra...
RépondreSupprimerC'est déjà un premier pas. C'est mieux que rien... mais qu'est-ce que tu fais si tu ne peux/oses pas déclarer un viol? ...
RépondreSupprimerJ'espère aussi qu'un jour cela sera légal et que les femmes pourront choisir par elles-mêmes.
Et la peine de prison de 10 ans, c'est un peu légèrement ridicule et extrême... pfff.
Et qu'en est-il au niveau des contraceptifs?
Bien d'accord avec toi. La question que je me suis posée c'est que dans ces deux cas "lorsque la vie de la mère est en danger" et "lorsque la grossesse peut affecter la santé mentale ou physique de la mère de manière irréversible" on pouvait aller jusqu'à laisser la mère en souffrance, handicapée ou même la laisser mourir ???!!!
RépondreSupprimerPersonnellement, je peux dire que je suis contre l'avortement dans ce qu'il a de destructeur et de contraire à la nature, mais je comprends. On ne peut pas pénaliser l'avortement lorsque la femme met en danger sa propre vie pour ne pas concevoir.
RépondreSupprimerje suis d'accord avec la notion de choix et surtout d'une assistance psychologique pour que ces actes ne soit pas lourd de conséquences.
Les législateurs ont du pain sur la planche.
Ce que les gens ne comprennent pas, c'est que même s'il est interdit, il y aura TOUJOURS des femmes qui se feront avorter, et dans des conditions lamentables, comme tu le dis. Il est donc beaucoup plus logique de le légaliser pour que les femmes puissent le faire dans des conditions qui ne mettent pas leur vie en danger, puisque de toute façon elles le feront.
RépondreSupprimerIci c'est pareil, je crois que ce n'est autorisé qu'en cas de viol et dans certaines autres circonstances... Bon, avec une église catholique ultra puissante, le contraire m'eût étonnée...
Un petit pas pour la femme... Un grand pas pour l'humanité, c'est le cas de le dire surtout s'il y a eu viol...
RépondreSupprimerAprès, le légaliser complètement je sais pas. Ca serait une issue trop facile, alors que certains n'assument juste pas leurs actes...