jeudi 29 décembre 2011

C'est Noël !

Ça y est, on est en Suisse !


Chéri et Bibou ont découvert la neige ! C'est froid, brrr... Moi aussi, j'ai eu besoin d'une petite période de réadaptation. On a aussi et surtout retrouvé tout le monde : mes parents, tout contents de revoir leur petit-fils, et mes deux petites sœurs. La "petite" (qui a quand même déjà dix-huit ans), habite encore chez mes parents. L'autre passe en ce moment une année d'études au Costa Rica, où elle vit... avec son chéri à elle. Or, tous deux sont aussi venus passer les fêtes ici. Leur avion arrivait une heure après le nôtre !


On a décoré le sapin de Noël. On est allé voir les chevaux



On s'est promenés dans la forêt. On a fêté Noël, trois fois. On a fait des jeux de société. Bref, déjà plein de bons moments... Et ça vient tout juste de commencer !

mercredi 14 décembre 2011

A propos d'examens

Hier, les écoliers mauriciens ont reçu les résultats de la fin de l'école primaire, le CPE (Certificate of Primary Education). 68,56% des écoliers ont ainsi réussi leurs examens. 68,56% ! Si mes calculs sont bons, cela signifie que pratiquement un élève sur trois a échoué. A onze ans, dur dur d'être déjà recalé...
Mais le plus alarmant, c'est le résultat dans les écoles des milieux défavorisés (les campagnes, les "cités", etc.). Dans ces écoles des Zones d'Education Prioritaires (ZEP), le taux de réussite "s'élève" à... 35.6%. C'est pratiquement l'opposé, à peine plus d'un élève sur trois ayant passé ses examens. En fouillant un peu dans les résultats officiels, on trouve même une école, la Marcel Cabon Government School, à Cité La Cure près de Port-Louis, où seuls 20 élèves sur 120 ont réussi. Et à la Barkly Governement School, à Cité Barkly à Beau-Bassin, ils sont 7 sur 40 à avoir leur CPE en poche.

Il reste encore beaucoup de progrès à réaliser, pour améliorer ces résultats. Des changements s'imposent probablement (arrêter de n'envoyer que des jeunes profs inexpérimentés dans ces régions, permettre un accès réellement gratuit à l'école, etc.). Et plus simplement, on pourrait... supprimer ce fichu examen, qui, selon moi (et d'autres !), a pour effet principal de stresser énormément ces gamins et d'en exclure une bonne partie du système.

mardi 13 décembre 2011

Coupure

Ce matin, au travail, j'étais en pleines explications devant ma classe, quand soudain, pfouit ! la lumière s'évanouit, l'image du projecteur disparaît, et même mon PC portable, qui a des problèmes de batterie, s'éteint. Seul le ventilateur a pu faire encore quelques tours, avant de s'arrêter à son tour.

Les élèves sont envoyés en pause ; moi, je me mets à la correction de devoirs que je devais rendre l'après-midi. Un coup de fil à la société de l'étage au-dessus (les seuls autres occupants de l'immeuble) apprend à la réceptionniste qu'ils sont aussi privés d'électricité. Les essais pour joindre le CEB (Central Electricity Board) restent infructueux, leur standard étant visiblement surchargé. C'est peut-être la faute à la pluie et l'orage de ce matin... Quelques minutes plus tard, mon patron revient d'un petit tour du quartier : la coupure est générale, le courant ne reviendra probablement pas avant un bout de temps... Youpie, j'aurai congé cet après-midi !

Mais alors que j'étais en train d'annoncer à mes élèves que le cours serait annulé... la lumière est revenue, le projecteur s'est rallumé... et le ventilateur s'est remis à tourner.

EDIT : Il s'agissait bien d'un black-out général ! D'après cet article, 95% de l'Ile a été touché... Cela a même causé des problèmes de circulations, à cause des feux de qui ne fonctionnaient plus.

vendredi 9 décembre 2011

L'effervescence de fin d'année

J'adore cette période, l'approche des fêtes de fin d'années.

Une étrange agitation règne dans les rues de la capitale, qui ne sont pas noires, mais multicolores de monde. Les marchands ambulants envahissent les trottoirs, et même la chaussée - encore plus que d'habitude. On vend de tout : des cartes de vœux, des guirlandes et autres boules de Noël, des fruits et légumes, des bijoux ; et de pleines brassées de fleurs artificielles.

"Zoranz, trois pou dix, zoranz, trois pou dix", clame l'un. "Oui, mademoiselle, 200 roupies", s'empresse l'autre alors que je m'approche de son stand pour examiner de jolies robes.

Les petites boutiques ont toutes  installé une partie de leur marchandise devant leurs portes, espérant arrêter de potentiels acheteurs. Et ça marche. Les clients - les clientEs, devrais-je dire - s'y pressent en permanence. Dans la rue où se trouve mon lieu de travail, la plupart des commerçants sont musulmans. Ceux-ci ont l'habitude, le vendredi, de fermer leur magasin en midi et deux heures, pendant la grande prière. Mais depuis aujourd'hui, pas question de le faire ! Certains ont trouvé une technique : leur rideau de fer est baissé, mais les marchandises proposées sur le trottoir son bien là ; seules les femmes, qui ne vont pas à la mosquée, sont là pour les vendre.

J'aime beaucoup observer cette effervescence, tenter de me frayer un chemin vers les stands pris d'assaut, sentir les parfums mêlés d'encens, d'huile de cuisson, de poussière. La seule chose qui me manque, ce sont les guirlandes de lumières qui ornent les rues de nos villes suisses, et je vais les voir bientôt. J'ai donc, apparemment, tout ce qu'il faut pour me plaire.

jeudi 8 décembre 2011

Issue de secours

Notre rue est une voie sans issue.


Tout au bout, elle s'arrête brusquement, pour céder le passage à un canal - une ravine, comme on dit à la Réunion. Impossible pour les voitures de continuer, mais il y a un petit escalier, que les piétons peuvent utiliser pour y descendre. En fait de canal, il n'y a d'ordinaire qu'un mince filet d'eau, qui coule dans une toute petite rigole. Mais le canal, bétonné, est beaucoup plus large - c'est qu'en période de grosses pluies, il peut se remplir brusquement, pour recueillir toute l'eau tombée du ciel en amont.

On l'utilise parfois comme un « raccourci », et surtout pour changer un peu. Ici et là, quelques marches permettent de revenir sur la chaussée. L'odeur n'y est pas toujours agréable. En plus des détritus qui y sont jetés et des mangues trop mûres qui y tombent pour y moisir, les eaux usées de certaines maisons avoisinantes viennent aussi s'y déverser. Il faut faire attention où on pose les pieds ! Une fois, j'y ai même vu - attention âmes sensibles - le cadavre d'un chien en décomposition.

En ce moment, au bout de notre rue - cette voie sans issue - flamboie un spectacle féérique. Un feu d'artifice, une explosion de rouge. Ce spectacle, le voilà, capté un matin, dans la lumière tendre de l'aube. Un flamboyant, comme une issue de secours, pour laisser s'évader les esprits embrumés.





mercredi 7 décembre 2011

Les Courses

La dernière course hippique de la saison s'est tenue le week-end dernier au Champ de Mars. Nous, c'est la semaine avant qu'on y avait fait un tour. Pas pour parier, contrairement au reste de la foule qui afflue dans la capitale chaque semaine à cette occasion ; juste pour faire quelques photos, et montrer les chevaux à notre Minus.

Voilà le résultat... des courses !




mardi 6 décembre 2011

De cinq heures à onze heures

Le temps passe à une vitesse incroyable ces derniers temps. Je ne le vois pas filer.

Pourtant, mes journées sont bien longues. Elles commencent la plupart du temps vers cinq heures du matin, par les pleurs de mon Bibou. Après sa tétée, il fait parfois encore un petit roupillon jusqu'à 6h30, parfois pas. Vers cette heure-là, on va acheter le pain, à moins que la voisine n'y soit allée (on prend toujours notre pain ensemble).
On prend le petit déj' en regardant la télé, pour profiter des programmes de TV5MONDE, relayés par la chaîne locale. Lundi : débat TSR. Ça, on ne regarde pas forcément. Mardi : débat TV5MONDE. Ça non plus, ce n'est pas le plus passionnant. Mercredi : Temps Présent ! Ça, ça m'intéresse. De jolis reportages. Jeudi : Arte Reportage. Fascinant, on se fait emmener au Brésil, en Chine ou en Afghanistan. Et vendredi : Questions à la Une, un magazine belge d'enquêtes. Très intéressant !

On regarde d'un œil, tout en filant des bouts de pain au Bibou assis dans sa chaise haute. Qu'est-ce qu'il en avale, du pain ! Il adore ça. Une fois, il a attrapé une demi-baguette entière, et on la lui a laissée, pour voir. Eh bien, il l'a dévorée ! On a finalement dû lui arracher le dernier croûton de la bouche, de peur qu'il ne fasse une indigestion.



Puis vient l'heure de la préparation du repas de midi du Bibou. J'ai l'impression de passer mon temps à faire bouillir des légumes, je n'arrête pas. Sauf cette semaine, où j'ai eu la bonne idée de prendre un peu d'avance.

Ensuite, j'emmène le Minus à la crèche. Il va toujours sans rechigner dans les bras de la miss, me laisse lui faire un gros bisou, puis me fait bye-bye de sa petite main.

Une journée de travail, je prépare mes cours ou en donne... Et à 18h, je rentre chez moi. Le Bibou (que son papa est allé chercher à la crèche plus tôt) sourit, éclate de rire, s'excite dès qu'il me voit arriver ; et pleure si par malheur je ne le prends pas tout de suite dans les bras.

Repas du soir, après une tétée de retrouvailles - mon chéri (super chéri !) a en général déjà cuisiné pour nous deux, et les légumes du Bibou sont déjà prêts. Le Minus fait parfois un peu le difficile (genre, il jette sa cuillère ou des morceaux de nourriture par terre), mais je ne m'en fais pas trop.

Puis on change la couche, met un pyjama (plus exactement : un petit body, il fait trop chaud pour les pyjamas longs, maintenant !), lit une petite histoire (le Bibou adore tourne-tourner les pages de ses livres en carton, et toucher les illustrations du bout du doigt).

Et là, ouf ! un peu de temps pour moi, à partager avec son chéri ! Sauf quand... il est en pleins examens, comme en ce moment, et qu'il révise ; ou que... j'ai des choses à préparer pour le lendemain ; ou que... l'on profite de ces moments sans Bibou dans les pattes pour faire la vaisselle, passer le balai / la serpillère, mettre une machine, ranger un peu... ou que je viens raconter ma vie sur ce blog !

Du coup, on se couche presque tous les soirs à onze heures passées, jusqu'au jour où on est épuisé et qu'on s'effondre sur le lit à huit heures dix, à peine le Bibou endormi - laissant la vaisselle sale dans l'évier. Pas grave, dans ces cas-là, on la fait le lendemain à 5h30, avec un Bibou en pleine forme dans les pieds.