J'aime la routine. Contrairement à beaucoup de personnes (peut-être ?), faire tous les jours la même chose (ou du moins, avoir un horaire similaire) est très apaisant pour moi. Je suis contente d'avoir enfin trouvé un peu de régularité dans ma vie de tous les jours... Voici donc le récit d'une de mes journées habituelles, en ce moment. Le texte a été écrit (en grande partie) la semaine passée, mais, comme j'ai été malade, je n'ai pas réussi à le publier. Il arrive donc aujourd'hui !
Ce matin, c'est tranquillement que je marche vers la gare. Pour une fois, les enfants sont partis à l'heure à l'école. Ce qui fait que j'ai pu partir à temps pour prendre mon train. J'ai même réussi à plier quelques vêtements propres avant d'y aller, c'est dire. C'est plutôt rare - il arrive souvent que je doive courir.
A la gare, j'ai à peine le temps de
lire quelques lignes de mon bouquin que le train arrive, alors je continue ma lecture une fois assise sur un siège. Le temps est clair, les Alpes se découpent sur un ciel mauve, rose et bleu, et le lac a pris les mêmes teintes enchantées. Le soleil n'est pas encore apparu derrière les cimes enneigées.
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Mouette et les Alpes |
Le temps que j'arrive au bord du lac, il est déjà levé, et brille de tous ses feux. Les jolies couleurs ont déjà presque disparu. Comme tous les matins, je passe quelques minutes à observer la vaste étendue d'eau, très calme aujourd'hui, les montagnes au loin, les oiseaux. Le lac est bleu et à peine troublé par quelques vaguelettes. Il ne fait pas froid, c'est très agréable. Je fais quelques pas le long du quai, puis je me dirige vers la bibliothèque toute proche, passant entre les arbres aux branches nues.
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Mouette et la lune |
Ma place préférée est encore disponible. Quand elle ne l'est pas, ça m'agace. Je vous ai dit que j'aimais la régularité, et j'aime m'assoir toujours au même endroit. Je pose mon livre sur la table verte, dépose mon sac à dos au pied de la chaise, m'assois, puis entreprends de sortir toutes mes affaires : mon petit ordinateur portable et son chargeur, les manuels de français que j'étudie, mon bullet journal, ma trousse, un cahier que j'utilise pour noter tout ce qui me passe par la tête, mon portable et son chargeur. Je sors toujours toutes ces affaires, j'aime avoir toutes ces choses près de moi, au cas où j'en aurais besoin.
Une fois le tout installé, je regarde l'heure : il me reste encore quinze minutes pour faire ce que je veux, avant de commencer à travailler à 9 heures. Depuis que j'ai suivi le
cours sur la procrastination, je suis devenue beaucoup plus efficace, plus organisée. Et plus détendue. J'ai créé une petite routine qui me convient bien, et qui me permet de rester concentrée tout au long de la journée (enfin, en général). Et le secret, c'est les pauses. Ça paraît bête, mais j'ai découvert l'intérêt qu'il y a à s'autoriser de
vraies pauses, de
vrais moment de liberté, dans des périodes de temps limitées.
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Neuf heures moins le quart |
Je commence toujours à travailler à l'heure pile. Ou plutôt, à ce moment-là je commence mon petit rituel : cinq minutes de "cohérence cardiaque". Yeux fermés, je respire en rythme avec les sons de
cette vidéo. Puis je me mets au travail, jusqu'à moins le quart. Ça me fait donc 40 minutes de travail d'affilée, pendant lesquelles je ne regarde pas mon portable, ni mes e-mails, et où je me ressaisis rapidement si jamais je sens que mon esprit s'évade. Après ces 40 minutes, je fais une pause jusqu'à l'heure pile. Puis je recommence.
Aujourd'hui, la première session n'est pas très productive. J'aimerais relever tous les personnages (fictifs, célèbres, etc.) qui apparaissent dans les manuels que j'étudie. Et je ne sais pas trop comment m'y prendre. Ça fait quelques jours que j'essaie de bidouiller un truc à peu près satisfaisant (un fichier
Excel avec plusieurs colonnes à remplir), mais je ne suis pas vraiment sûre de moi... Il va falloir que je réfléchisse encore un peu. Ou que je tente d'une certaine manière, quitte à devoir refaire ou ajouter des colonnes. Ou alors, que j'écrive à ma prof pour lui demander des conseils.
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Lustre |
Pendant les sessions suivantes, j'avance un peu mieux. Au début de chacune d'elle, je respire en rythme avec ma petite vidéo, les yeux fermés. Puis j'ouvre un autre onglet et je lance une autre vidéo, une de ces musiques relaxantes aux noms évocateurs tels que
serotonin release,
happiness frequency ou encore
productivity music. Les pauses, je les passe à regarder des blogs ou écrire le texte que vous êtes en train de lire. Le mieux, ce serait que je me bouge un peu : je pourrais aller lire un peu sur un banc du hall de la biblio, boire un café ou un chocolat chaud à la machine, aller remplir ma gourde au robinet... Je le fais souvent, mais aujourd'hui, j'ai la flemme.
A midi, je prends une pause plus longue. En général, j'essaie d'apporter quelque chose à manger, mais ce matin, il n'y avait rien de très inspirant dans le frigo. Alors, je vais m'acheter une tranche de tarte aux épinards à la Migros, que je mange dehors en me promenant un peu. Il fait beau, et vraiment pas froid au soleil, c'est agréable ! Du coup, je vais terminer ma pause au bord du lac. Il y a beaucoup de monde qui se promène ou qui mange, et presque tous les bancs sont occupés. Quelques personnes lancent des miettes aux mouettes qui se chamaillent pour les picorer en poussant leurs cris perçants. Les Alpes, au loin, sont pâles dans la brume, et le soleil éblouissant. Je finis par trouver un banc de libre, et je sors mon livre. Ça faisait longtemps que je n'avais plus fait ça, ces derniers temps, il faisait trop froid et je n'avais pas le courage de sortir. Mais il y a des fauteuils - ou plutôt des poufs - très confortables dans la partie « lecture publique » de la bibliothèque. En général, c'est là que j'aime m'installer pour bouquiner.
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Jeu d'ombre et de lumière |
J'ai repris à une heure. Les quatre sessions de travail de l'après-midi ont passé très vite : j'ai trouvé une manière à peu près satisfaisante de remplir mon document
Excel, et après une petite période de doute, j'ai fini par trouver un bon rythme de croisière, et j'ai bien avancé. J'étais toute surprise quand je me suis rendu compte qu'il était déjà cinq heures moins dix. Le temps ne passe pas toujours aussi vite... Parfois, je commence à fatiguer en début d'après-midi, alors, je m'autorise des pauses un peu plus longues. C'est une autre chose que j'ai apprise au
cours sur la procrastination : l'important, c'est de garder l'envie de continuer son travail le lendemain, puis le surlendemain. Il faut, certes, se forcer un peu à se mettre en route, mais se torturer quand on est fatigué et qu'on n'arrive de toute façon pas à se concentrer ne sert à rien. Alors, je fais des pauses un peu plus longues, puis je m'y remets.
A la fin de la journée, je
note les avancées du jour dans mon bujo, pour en garder une trace, et savoir plus facilement ce que je devrai faire le lendemain. En sortant, je n'oublie pas de me féliciter : je travaille enfin, j'arrive enfin à me concentrer, j'ai enfin arrêté de tout remettre au lendemain. Peu importe le nombre et la longueur des pauses que j'ai prises. je me suis remise sur les rails. Ça a été difficile, mais j'ai réussi. Et je compte bien continuer.
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C'est l'heure de prendre le train |