vendredi 27 décembre 2019

Une fenêtre sur la vie

J'aime les blogs. Ces petites fenêtres avec accès direct sur un petit coin de l'intimité des gens, des petits aperçus que celles-ci veulent bien nous laisser entrevoir. J'aime découvrir des petits bouts de leur vie, savoir ce qu'elles font, ce qu'elles pensent ou ressentent. Ce qui les intéresse ou les laisse indifférentes, ce à quoi elles sont sensibles. Ce qui les met de bonne humeur, les énerve ou les rend tristes.

Soleil après la pluie

J'aime les blogs vrais, j'aime quand la personne qui le tient se livre, un peu ou beaucoup. Il ne s'agit pas de tout dire mais de parler de soi. De soi, vraiment. Avec un style qui nous est propre - même s'il n'a rien de spécial, peu importe. Autre chose que le ton journalistique, qui sonne bien souvent faux, creux (pas toujours, il y a aussi de bons articles, de bons reportages, bien sûr). J'aime lire le récit tout simple de ce que vous avez fait dans la semaine. Vos petites réussites. Les défis que vous vous êtes lancés. Ce que vous avez lu, vu, les découvertes lors de vos promenades. Vos échecs, aussi, si vous en parlez. Je me découvre des affinités avec des personnes qui ont pourtant une vie très différente de la mienne, dans un lieu très différent, avec une tout autre histoire.

Douceur de fin d'automne

J'aime surtout quand il y a un échange, une vraie conversation. Poster des commentaires, avoir une réponse. Parfois les réactions ou les articles des autres nous inspirent un nouveau billet, on se lit, s'encourage, on réagit. Ça donne l'impression d'appartenir à quelque chose - une communauté ? En tout cas, l'impression de se sentir entourée - je lance quelques mots, quelques images sur la toile, et il y a des gens, près d'ici ou à l'autre bout de la planète, qui les reçoivent, les lisent, les contemplent, y réagissent. C'est étrange et c'est bon, c'est bien.

Un peu de douceur et de légèreté

Et quand des rencontres « virtuelles » peuvent déboucher sur une rencontre « pour de vrai », c'est encore mieux ! Ça a justement été le cas aujourd'hui : j'ai rencontré Valvita, du blog du même nom. Elle a eu la patience de prendre le train jusque dans ma contrée lointaine (à l'échelle suisse, on s'entend) pour venir me rejoindre. On a partagé un repas dans un petit resto, puis bu un thé / café dans une crêperie après s'être baladées au bord du lac - on a même eu droit à quelques petits rayons de soleil ! Le tout en se racontant nos vies et nos petites histoires comme si on était amies de longue date. De fait, j'avais déjà l'impression de la connaître, grâce à son blog.

J'ai passé une très bonne journée aujourd'hui... merci beaucoup, Valvita, pour ce chouette moment !

A contre-jour - ma lumière préférée


Et vous, qu'est-ce que vous appréciez, sur les blogs que vous lisez ? Vous avez déjà rencontré des blogueuses / blogueurs en vrai ?

samedi 21 décembre 2019

Je ne teul'fais pas dire (4)

Ce chouette petit questionnaire vient de chez Mahie - n'hésitez pas à lui rendre visite ;)

Aujourd’hui je me sens : Ça va. Je dirais même que ça va bien.

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : On est samedi, et je ne suis sortie qu'en début d'après-midi pour une balade avec mes enfants et mon mari. On a salué plusieurs personnes qui venaient comme nous profiter du soleil.

J’ai été super contente de : Que ma prof ait l'air contente de l'avancée de mon travail, d'aller manger avec elle et les autres filles du master, puis de voir ma meilleure amie et ma filleule. Même si ça m'a aussi rendue un peu triste, parce que ce n'est pas facile tous les jours pour elle.

Ça m’a franchement énervée de : Ça ne m'a pas franchement énervée, mais un peu agacée de me retrouver dans un train plein d'ados hurlants jeudi matin. J'aime mieux quand je le prends à des heures plus improbables et moins fréquentées. Mais j'ai quand même eu un siège, alors je ne peux pas trop me plaindre.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Il faudrait que je pense à noter si ça m'arrive, parce que je ne trouve pas.

Je suis grognon : Mes enfants n'arrêtent pas de hurler. Tout le temps. Ils réagissent à tout en hurlant. C'est épuisant. Je ne sais pas comment faire pour changer ça. Mais j'essaie de laisser couler (comme l'eau sur les plumes d'un canard), parce que sinon, c'est pas juste grognon que je deviens. (PS: pas de conseils, merci ! Par contre, si vous avez la fameuse baguette magique dont tout le monde nous parle juste pour dire qu'ils ne l'ont pas, je prends).

Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : ?

C’est exquis de : Se remettre à faire des photos, avec une jolie lumière d'après-midi d'hiver.

Ça me rend extatique : Mmmmmh... extatique ?

En ce moment je lis : Je viens de terminer un livre, et je ne sais pas ce que je vais commencer.

Je dis « respect » à : à qui ? à qui ? Je ne suis guère inspirée. 

Je ne résiste pas à : Faire la tournée des blogs que je suis avant de me mettre à bosser le matin. C'est grave, docteur ?


J’vais t’dire une bonne chose : Pendant ces « vacances », je vais suivre les conseils de la psy et voir des gens, prendre du temps pour moi et refiler mes enfants à mes parents de temps en temps.

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : La radio ! L'autre soir, j'ai écouté les infos en allemand, et j'ai presque tout compris, c'est bien.


La pensée hautement philosophique de la semaine : C'est une citation du livre que je viens de finir : « Il n'y a jamais une seule vérité. Nous ne sommes jamais totalement noirs ou totalement blancs, et les choses sont rarement ce qu'elles paraissent, ne croyez-vous pas ? [...] on ne saisit les uns des autres qu'une image valable à un moment donné dans un espace donné. Les êtres ne cessent jamais de changer. Cela s'appelle l'impermanence. » (Les complicités involontaires, Nathalie Bauer. Le livre était bof, mais j'ai bien aimé ce passage.)

Je me taperais bien : Une journée aux bains thermaux.


J’ai été raisonnable : Oui. Je mange à peu près correctement et je vais me coucher à des heures à peu près raisonnables.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Regardé un épisode de 13 reasons why. Depuis le temps que j'entends parler de cette série, je me suis dit que j'allais voir à quoi ça ressemblait.


C’est bien la dernière fois que je : Que j'oublie d'emmener ma gourde à la bibliothèque.


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : On a retrouvé 6 kg de plastique dans le ventre d'un cerf qui venait d'être abattu. 6 kilos !!


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Je suis très bien ici, pour le moment.

mardi 17 décembre 2019

Je me souviens... Les cicatrices (8)

Je devais avoir cinq ou six ans. Avec ma petite sœur, un matin où on s'était levées tôt, on avait pris des feutres et entrepris de se dessiner sur tout le corps... des cicatrices. Oui, des cicatrices, comme celles qu'on peut voir sur certains personnages de dessins animés : une ligne droite, coupée de plusieurs petites lignes perpendiculaires. Allez savoir d'où on avait tiré cette idée...

En tout cas, je crois me souvenir que suis restée pas mal de temps fascinée par les cicatrices. Je ne sais plus exactement à quel âge, j'avais eu un zona : une maladie qui apparemment peut être très douloureuse à l'âge adulte, mais qu'on ne sent presque pas quand on l'a en tant qu'enfant. J'avais donc quelques petits boutons sur l'épaule, qui ne me dérangeaient pas plus que ça. Ma maman m'avait quand même emmenée chez le médecin, qui avait dit que je devais éviter de me gratter, car sinon, je risquais de garder... une... cicatrice. Dans mon esprit de petite fille, j'avais visualisé la ligne coupée d'autres petites lignes, et... j'avais fait exprès de me gratter... pour obtenir cette "belle" marque. Moui. C'est pour ça que jusqu'à aujourd'hui, j'ai sur l'épaule droite un ensemble de drôles de petites bosses arrondies, qui se voient de moins en moins avec le temps, mais n'ont jamais ressemblé en rien aux cicatrices que je me représentais et m'ont plusieurs fois mise mal à l'aise quand j'étais plus jeune, en maillot de bain ou en débardeur.

Le jour où on avait fait nos œuvres d'art sur nos bras, nos jambes, notre ventre, ma maman n'avait évidemment pas beaucoup apprécié, et on s'était fait gronder. Ma sœur avait quand même été plus maligne que moi : elle avait utilisé un feutre jaune, qui se voyait beaucoup moins que le mien, qui était rouge !


Et vous, quelles bizarreries avez-vous faites quand vous étiez enfant ?

Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi (ou presque) un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.

dimanche 15 décembre 2019

Je ne teul'fais pas dire (3)

J'ai pris goût au petit questionnaire de Mahie, voici donc mes réponses pour cette semaine !
Y a du mieux, y a du mieux.


Aujourd’hui je me sens : Bien. Youpie ;)

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Mes oncles, tantes, cousins et cousines - première fête de Noël de l'année !

J’ai été super contente de : Discuter avec ma cousine aujourd'hui. Hier soir, de voir une amie très chère qui s'apprête à partir pour une folle aventure !

Ça m’a franchement énervé de : Pas d'énervement aujourd'hui. Je préfère ne pas trop réfléchir à la semaine passée, de peur de trouver quelque chose.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Je ne sais pas.

Je suis grognon : Pas aujourd'hui ;)

Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : je ne trouve même pas un petit truc qui m'ait agacée récemment ? C'est PAS normal ! (mais c'est tant mieux ;)

C’est exquis de : Siroter un mojito en jouant au Time's up avec une équipe de follos.

Ça me rend extatique : Mmmmh ça...

En ce moment je lis : J'ai commencé deux livres en même temps. Filles de la mer, de Mary Lynn Bracht, et Les complicités involontaires, de Nathalie Bauer. Pas beaucoup avancé ni dans l'un, ni dans l'autre.

Je dis « respect » à : Greta Thunberg qui a fait un long périple sans prendre une seule fois l'avion.
 

Je ne résiste pas à : aux petits pavés au citron d'hier soir. Un délice.


J’vais t’dire une bonne chose : J'ai passé un super week-end, et ça fait du bien.

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : La radio. Je suis pas trop difficile.


La pensée hautement philosophique de la semaine : Rien ne sert de courir, il faut partir au moins 7 minutes avant le départ de ton train.

Je me taperais bien : Encore quelques pavés au citron.


J’ai été raisonnable : Je suis toujours raisonnable, même parfois un peu trop.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Rien ne me vient à l'esprit...


C’est bien la dernière fois que je : Je... ne sais pas.


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : Le burger quiz. Je me suis marrée. Pas trop suivi l'actualité, sinon.


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Je suis plutôt bien ici pour le moment. Mais je ne vais pas tarder à aller rejoindre mon lit.

mardi 10 décembre 2019

Savoir écouter

Nous étions trois filles, plus une mini-poulette - et le mec de l'une d'entre nous, pas tout à fait dans le groupe, mais pas loin. A se retrouver autour d'un paquet de biscuits et d'une tasse de thé, pour discuter. D'abord de tout et de rien. Les bonnes nouvelles. Quelques plaisanteries. On rigole, on est bien. Des silences aussi.

Assez vite, on en vient aux petits puis aux grands soucis. La belle-mère de l'une, Noël qui approche et ne fait pas trop envie à l'autre, le bébé qui ne tète pas assez, les enfants insupportables, la surcharge de travail jusqu'aux fêtes, les nuits sans sommeil, l'accouchement difficile, les questions, les incertitudes.

On se retrouve aussi à parler de l'importance de savoir écouter. Savoir entendre ce que les autres ont à nous dire, savoir l'accepter, essayer de comprendre. Ne pas tout balayer directement d'un "Mais, ça va aller" ou "Ta fille va bien, c'est l'essentiel". Sentir la tristesse dans la voix, accueillir les mots. J'imagine bien que ça doit être dur... je comprends que c'est difficile à accepter.

Passer un bon moment finalement, un moment de partage. Prendre ma petite filleule dans les bras, cette toute petite puce qui a un mois aujourd'hui. Joyeux un mois, petite graine de pavot.

Et merci Laf, merci C. pour ce bel après-midi. C'est exactement ce dont j'avais besoin cet après-midi-là.

lundi 9 décembre 2019

Instant de vie - La femme au parapluie

Je suis en ville et il pleut, je suis en train de marcher pour me rendre à la bibliothèque. Il fait froid, mais ça ne me dérange pas. Je n'ai rien pour me couvrir la tête, mes cheveux commencent à être trempés et mes lunettes sont couvertes de gouttes de pluie - je préfère quand même les laisser que d'avancer dans le flou.

A une intersection, je m'abrite tant bien que mal sous un avant-toit en attendant que le feu passe au vert pour pouvoir traverser. Une dame d'une cinquantaine d'années arrive alors, qui, elle, a pensé à emmener son parapluie. Elle s'approche de moi et vient m'abriter.

- Voilà, vous êtes protégée, au moins pour un petit moment !

Je lui souris et la remercie. Elle avise mes lunettes, et demande :

- Ah ! Vous non plus, vous n'avez pas d'essuie-glaces ?

On rit. Elle aussi porte des lunettes, sans essuie-glaces mais un peu plus sèches que les miennes. On discute encore un peu de mon capuchon, qui n'a guère qu'une fonction décorative et que je ne mets donc pas. Le feu passe au vert et on traverse, son parapluie nous abritant toujours toutes les deux. Elle me demande dans quelle direction je vais.

- Je vais à la bibliothèque, c'est juste là.

- Ah, moi je tourne à gauche. Bonne après-midi !

Comme j'aime ces petits moments tout simples, qui vous réchauffent un peu le cœur et vous donnent à voir de vraies et belles relations humaines !

vendredi 6 décembre 2019

Je ne teul'fais pas dire ! (2)

Aujourd’hui je me sens : Étrangement, bien. Après plusieurs jours de tension permanente, c'est à la fois étrange et agréable.

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : Je ne suis pas encore sortie de chez moi.

J’ai été super contente de : Réussir à calmer une énième crise de mes enfants hier soir. Ça m'a apaisée, moi aussi.

Ça m’a franchement énervé de : Parler à madame Touvabienjélasolutionàtout lundi.

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Voir réponse à la question précédente.

Je suis grognon : Ben, ce matin, non, ça va.


Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : Je récrirais bien la même chose que la semaine passée, mais pas trop envie de recommencer à avoir mal au ventre.

C’est exquis de : Je ne sais pas.

Ça me rend extatique : Faut quand même pas pousser.


En ce moment je lis : J'ai terminé un livre il y a deux ou trois jours, et je n'en ai pas encore recommencé de nouveau.

Je dis « respect » à : Moi-même, pour avoir réussi à calmer mon fils qui hurlait qu'il ne voulait plus jamais voir son petit frère.


Je ne résiste pas à : Ouvrir Instagram pour voir si j'ai eu des likes sur ma photo. J'ai honte.


J’vais t’dire une bonne chose : J'ai hâte d'être dans cinq ans pour pouvoir "rigoler de tout ça".

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : Ça fait vraiment longtemps que je n'ai plus pris la voiture.


La pensée hautement philosophique de la semaine : Quand on touche le fond, on ne peut que remonter, non ? A moins que...

Je me taperais bien : Une semaine entière à dormir.


J’ai été raisonnable : Oui, ça va.

Cette semaine pour la première fois j’ai : Posté un article sur mon blog chaque jour de la semaine. (pas sûre que ce soit vraiment la première fois, en fait).


C’est bien la dernière fois que je : ?


L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : J'ai tendance à vite tourner la page quand un article me stresse trop. Et je ne me souviens pas trop de ce que j'ai lu.


Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Être dans mon lit.

jeudi 5 décembre 2019

Chère Madame Touvabienjélasolutionàtout

Il y a quelques jours, je me suis retrouvée face à Madame Touvabienjélasolutionàtout.

Madame Touvabienjélasolutionàtout est le genre de personne qui pense que "dans la vie, il n'y a a pas de problèmes, juste des solutions".

C'est (sans doute, parce que je n'en sais rien, en fait) le genre de personne à qui tout sourit.

Il se trouve que cette Madame Touvabienjélasolutionàtout s'est retrouvée en face de moi il y a quelques jours.

Et qu'elle m'a dit tour à tour

"J'ai l'impression que vous voyez tout en noir."

"Je ne suis pas psy, mais..."

"Vous avez tout pour réussir."

"J'ai déjà connu des personnes qui étaient dans votre situation, mais qui n'avaient même pas de diplôme !"

et

"Dans cinq ans, quand on se verra, on en rigolera."

Chère Madame Touvabienjélasolutionàtout, sachez que ce sont à peu près les pires choses que vous pouvez dire à une personne en dépression.


Sachez aussi que voir tout en noir, c'est un peu le principe de cette maladie. C'est un peu comme si vous disiez à un cancéreux : "C'est bizarre, j'ai l'impression que votre corps fabrique des cellules anormales".

Chère Madame Touvabienjélasolutionàtout, sachez enfin qu'après avoir entendu tout ça, non seulement, on se sent toujours aussi mal, mais qu'en plus on culpabilise encore plus (si seulement c'est possible) de se sentir comme ça.

A tous les Monsieur et Madame Touvabienjélasolutionàtout qui me lisent : vous n'êtes pas psys, et on ne vous demande pas de l'être. Juste, peut-être, si c'est possible pour vous, de prendre un peu de recul et de vous rendre compte que votre vision du monde n'est pas universelle, et que certains mots peuvent blesser. Ce sera déjà ça de gagné.

mercredi 4 décembre 2019

Démêler tout ça

Ma vie, c'est un tas de pelotes de laine complètement emmêlées. Si j'arrive à défaire l'un des nœuds, un autre se forme instantanément. Si ça se trouve, il y a un chat au milieu du tas, qui prend un malin plaisir à tout mettre sens dessus dessous.

Il faudrait que j'aie au moins une petite longueur de libre pour pouvoir tricoter un petit bout de ma vie, mais j'ai beau tirer, ça ne vient pas.

Et ce qui est dur, c'est que personne ne voit mon tas de pelotes. Même ceux à qui j'en ai parlé ont du mal à concevoir à quel point la situation devient inextricable. Ils ne voient pas la laine, ils ne voient pas le chat, ils croient qu'il me suffit de tirer un peu plus fort ou d'avoir un peu plus de patience pour que tout se dénoue.

Si je me présentais devant "les gens" avec une jambe dans le plâtre, ou la tête entourée d'un foulard pour dissimuler mon absence de cheveux suite à une chimio, "les gens" seraient forcés de conclure que je me suis cassé quelque chose ou que j'ai eu un cancer, ils seraient forcés de voir qu'il y a quelque chose, que ce n'est pas moi qui joue la comédie, que ça ne va pas bientôt passer (comme si on parlait d'un mauvais rhume). Je ne dis pas que je préférerais avoir un cancer. Bien sûr que non. Je dis juste que j'aimerais bien parfois que "les gens" voient mes pelotes de laine.

Le pire, dans tout ça, c'est que parfois je me dis que peut-être, c'est "eux" qui ont raison. Que mon tas de laine n'existe pas ou qu'il n'est pas si emmêlé que ça. Qu'il me suffirait de faire quelques efforts, chasser le chat, m'y prendre méthodiquement, pour que tout rentre dans l'ordre, le rouge avec le rouge, le jaune avec le jaune, le blanc avec le blanc, chaque fil se laissant bien sagement dérouler dès qu'on en a besoin. Mais alors, pourquoi est-ce que je n'y arrive pas ?


Au fait, vous vous souvenez de la roue ? Elle a tourné à nouveau, je vous laisse deviner où je suis.

mardi 3 décembre 2019

Je me souviens... L'araignée (7)

Il y a eu quelques semaines de pause dans mes souvenirs d'enfance du mardi. Tant pis. C'est reparti ;)

Un jour (je n'étais pas vraiment enfant, plutôt ado), j'étais tranquillement assise aux toilettes quand une grosse araignée, noire, velue et pleine de pattes, m'est tombée sur la cuisse. J'ai poussé plusieurs hurlements stridents tout en éjectant l'intruse d'une main ; celle-ci est partie s'écraser sur le carrelage un mètre plus loin, et a recroquevillé ses pattes devenues raides, manifestement morte. Je crois que je suis restée à la fixer, encore sous le coup de l'émotion, jusqu'à ce que ma mère, alertée par mes cris, n'arrive quelques secondes plus tard.

Elle m'a dit qu'elle ne m'avait jamais entendu crier comme ça, et effectivement, je ne me souviens pas avoir souvent eu plus peur que ce jour-là, même dans des situations ou on devrait rationnellement être plus effrayé que par une petite araignée...

lundi 2 décembre 2019

[Bullet Journal] Les flamboyants du mois de décembre

J'ai hésité à dessiner du givre et des pommes de pin, et puis je crois que j'avais besoin de chaleur, de lumière et de couleurs, alors j'ai pensé aux flamboyants.

En décembre ou janvier, à l'Ile Maurice, ils fleurissent et ne cessent de nous éblouir avec leurs fabuleuses fleurs rouges éclatantes. Puis au fur et à mesure que les fleurs fanent, elles tombent sur le sol et y font comme un tapis écarlate. Enfin, les feuilles arrivent à leur tour, et le vert remplace bientôt le rouge. Un peu de nostalgie de l'époque où il y en avait un juste au bout de ma rue...



Sur la page de gauche, mon planning de lectures pour le travail de master, fait à la suite de l'atelier contre la procrastination, quand j'étais encore toute motivée. Ne regardez pas trop, j'ai déjà tout foiré pris beaucoup de retard - il s'agit de ce que je dois devrais faire jusqu'à la prochaine rencontre avec ma prof et les autres étudiantes en train de faire leur mémoire.

A droite, un flamboyant au milieu d'un champ de canne à sucre, inspiré de cette photo issue de ce post de blog. Bonjour, joli mois de décembre.



Comme j'avais du temps et l'envie de dessiner, la semaine passée, je me suis lancée dans cette vue du Coin de Mire, cette étonnante île-montagne qui émerge de la mer. Si vous connaissez bien l'Ile Maurice, vous savez probablement exactement d'où l'on a cette vue : Cap Malheureux, la petite chapelle, les barques des pêcheurs, les drôles de rails rouillés qui plongent dans la mer, les jetées de béton, le sable, les rochers noirs. Et toujours, le flamboyant. Pour ce dessin, je me suis inspirée de cette image.


Voici ma première semaine, avec des branches de flamboyants qui descendent du ciel comme un rideau. Les rectangles du haut de la page représentent les jours, les plus petits, dans la partie inférieure sont là pour que j'y note des impressions, des choses qu'on m'a dites ou auxquelles j'ai pensé, que j'aimerais raconter ou dont j'aimerais pouvoir me souvenir. Ou plus prosaïquement, où noter les choses que je dois me rappeler d'acheter.


Et comme j'étais toujours inspirée, j'ai aussi déjà créé ma deuxième semaine. Je me suis inspirée d'une de mes propres photos, postée sur ce blog (d'ailleurs, la revoir m'a permis de constater que je me suis bien améliorée en photo depuis cette époque !). La montagne du pouce, qui surplombe fièrement la ville de Port-Louis. Et toujours, quelques branches de flamboyants. J'ai vécu 4 ans au pied de cette montagne, et malgré mon envie, je n'ai jamais fait la randonnée qui permet de grimper jusqu'à son sommet. Un jour, peut-être.

Si vous avez aussi un bujo, je serais ravie de voir ce que vous y avez fait pour le mois de décembre !

dimanche 1 décembre 2019

Quand le temps est à la tempête...

Tu rentres chez toi en fin d'après-midi, fatiguée et lasse, avec une seule idée en tête : t'allonger sur ton lit. Tu espères que ton homme sera en train de préparer le souper, et que tu auras quelques minutes rien qu'à toi, au calme dans ta chambre...

Sauf que quand tu arrives chez toi, c'est alerte cyclonique classe 3. Le souper est en route, mais les enfants braillent, se chamaillent, puis se mettent carrément à se taper dessus. Ça y est, on est passés en classe 4, le cyclone est juste au dessus de nos têtes. Ça crie que ça déteste son frère, que ça préférerait ne pas recevoir de cadeau de Noël si en échange son frangin pouvait disparaître. Des objets volent dans la pièce. Littéralement.

Alors je tente tant bien que mal de prendre mon rôle de médiatrice. Je tente de calmer les esprits. Ça ne marche pas, ça empire au contraire, alors je hurle au grand d'aller dans sa chambre parce qu'il n'arrête pas d'insulter son frère, que le petit n'arrête pas de hurler et de pleurer, que tout le monde hurle.

Je rejoins le grand dans sa chambre, j'essaie de retrouver mon calme. De lui faire comprendre que oui, je comprends qu'il soit fâché, oui, je sais que son petit frère peut être énervant parfois, mais que non, il ne le déteste pas - pas pour de vrai, pas pour toujours. Le grand ne veut rien entendre et continue à crier et à faire des plans pour se débarrasser du petit. Il ne veut pas que je le prenne dans les bras, pas baisser d'un ton, rien ne marche. Je m'assieds et mon regard se perd dans le vide, je me demande comment on va s'en sortir, si on va s'en sortir. Pendant ce temps, Papa s'occupe du petit.

Le repas est prêt, et je propose au grand de venir manger avec lui dans sa chambre - il est si énervé que je préfère ne pas tenter de le faire s'assoir à table en face de son frère. Il passe son repas à m'expliquer pourquoi il déteste Petit Loup, et pourquoi je n'aurais pas dû avoir d'autre enfant, après lui. Mes tentatives de lui faire changer d'idées restent vaines, jusqu'à-ce qu'enfin j'arrive à le faire parler de ce qu'il a fait à l'école. Il s'apaise un peu, un tout petit peu. C'est très dur pour lui de gérer ses émotions, un peu plus que pour les autres enfants.




Une demi-heure plus tard, mon père vient chercher Petit Loup, qui va dormir chez ses grand-parents. Il passe dire au revoir à son frère. Grand Loup le serre dans les bras et ils se font un gros câlin - ils sont de nouveau frères, de nouveau amis, ils s'aiment de nouveau comme avant. Le cyclone est passé, il n'a pas fait trop de dégâts - il en a fait sûrement mais ils sont invisibles. Le soleil est revenu, il brillera sans doute jusqu'à la prochaine tempête.