mercredi 26 février 2020

Février sans supermarché - Petites découvertes

Tout comme l'année passée, on a tenté ce mois-ci le défi Février sans supermarché. L'idée est de laisser tomber pendant un mois les grandes surfaces et de favoriser plutôt les petits commerces, les produits locaux ou même artisanaux.

Nos finances n'étant pas au meilleur de leur forme (c'est un euphémisme), ce n'était pas forcément évident de le faire - mais on a essayé, enfin plus ou moins. On n'a pas vraiment été très rigoureux cette année, beaucoup moins qu'en 2019. Un peu plus au début du mois qu'à la fin. Mais peu importe, on a quand même essayé.

Le P'tit Loup est très impliqué dans nos efforts, c'est mignon. Il nous gronde quand il remarque qu'on a enfreint la règle :

- Ça vient, d'où, ça ? demande-t-il innocemment en montrant une brique de jus de fruits.
- Heu... de la Migros.
- Quoi ? Mais ? C'est février sans supermarché, on n'a pas le droit !

Remarquez, il n'a rien dit hier quand on l'a emmené à la Coop se choisir une boisson gazeuse, et qu'il a en plus insisté pour avoir des céréales au chocolat (chose qu'on n'achète normalement jamais).

Vitrine

En parlant de ce défi avec ma sœur, au début du mois, devant une tasse de café sur une terrasse ensoleillée, elle me disait que cela lui avait permis de se rendre compte qu'elle pouvait trouver certaines choses dans des petits magasins, alors qu'elle avait cru jusque-là qu'elle ne les trouverait qu'au supermarché. Par exemple, une certaine sorte de fromage qui ressemble au fromage colombien qu'elle utilise dans certaines recettes, qu'elle trouve dans une petite épicerie turque juste à côté de son magasin.

C'est vrai que c'est aussi une des choses qui me plaisent dans ce challenge : découvrir de nouvelles petites boutiques, oser enfin entrer dans certains commerces où je n'avais encore jamais mis les pieds.

L'année passée, ça m'a poussée à aller pour la première fois à la boucherie de mon village. Ce qui était une très bonne chose, puisqu'ils y vendent évidemment de très bons produits et qu'en plus, on peut amener son contenant pour éviter d'avoir de gros emballages qui empestent dans la poubelle. J'avais aussi découvert des galettes (pour faire des wraps) dans un petit magasin, bien moins chères que celles de la marque pseudo-mexicaine du supermarché. Maintenant, je n'achète plus que celles-là.

Piments devant un petit magasin

Cette année, j'ai découvert qu'une boulangerie du centre-ville propose de bonnes tranches de tarte aux légumes qui ne coûtent pas plus cher que celles qu'on achète à la Migros dans une grosse boîte de plastique -  idéal quand je n'ai rien emmené pour le repas de midi. Je suis aussi entrée pour la première fois dans un petit magasin thaï pour acheter des nouilles asiatiques, et j'ai vu qu'ils y vendaient aussi du tofu - bon à savoir, je disais justement à mon mari que je ne savais pas où en trouver, à part au supermarché. En plus, la gérante était sympa.

J'ai aimé faire ces petites découvertes... L'idéal, ce serait de ne pas forcément attendre le mois de février pour se pousser à faire cette démarche, et à aller à la découverte de produits intéressants, de lieux chaleureux et de personnes sympathiques.

Alors, qu'en dites-vous ? Prêtes à vous aventurer dans les petits commerces que vous ne connaissez pas encore ?

Admirer le printemps (qui est déjà là, semble-t-il) tout en faisant ses courses.

mercredi 19 février 2020

La belle mécanique s'enraye

Bon, quelques semaines après ces jolis blablas sur les méthodes pour venir à bout de la procrastination, mes journées studieuses à la bibliothèque et ma bonne résolution de limiter mon temps d'utilisation d'Instagram, je suis en train de sentir ma belle motivation retomber comme un soufflé. La belle mécanique s'enraye.

Les deux livres que j'ai entamés m'intéressent moyennement, et je me vois donc les délaisser au profit de mon portable et de Youtube... qui redevient une addiction, à laquelle j'ai tendance à succomber plutôt que de prendre un nouveau bouquin. Quant à mon travail de master, je suis dans une phase où il m'est difficile de savoir vraiment ce que je dois faire, et si ce que je fais est vraiment ce qu'il faut... ce qui fait que j'ai parfois une envie impérieuse de fuir. Fuir vers quelque chose qui m'occupe le cerveau sans que je doivent réfléchir. Comme... des vidéos Youtube. Et la boucle est bouclée, sauf qu'en fait de boucle, il s'agit plutôt d'un cercle vicieux dont j'aimerais me sortir.

Nuages sur le lac Léman et les Alpes

Quand je parle d'addiction, ce n'est pas juste un mot en l'air, je sens que c'est vraiment ce dont il s'agit. Je me sens comme une alcoolique qui n'arrive pas à résister à l'appel doucereux d'un verre de whisky, sauf qu'en fait de whisky ce qui m'appelle de manière si insistante est plutôt une absurdité comme la vidéo d'un type qui joue à des niveaux impossibles de Super Mario Maker (au fond de moi sommeille une geek adepte de jeux vidéos), celle d'une femme qui repeint des poupées Barbie en leur faisant un regard et un teint impressionnants de réalisme (non, sérieusement, elle est vraiment douée), ou encore celle d'une fille qui se fait relooker par le « personnal shopper » d'Amazon (moi qui déteste ce site et ne commande jamais rien là-dessus).

C'est un genre de force invisible qui me pousse à attraper mon téléphone ou à ouvrir un nouvel onglet sur mon ordinateur, une sorte d'immense flemme qui m'empêche de me lancer dans une activité plus nourrissante. Parfois, je ressens comme un manque, une tension, et la seule façon pour la calmer est de regarder une vidéo, n'importe laquelle ou presque. C'est exactement comme l'énervement que les fumeurs calment avec leur cigarette, mais qui est en fait engendré par leur manque de nicotine.

Une éclaircie dans le ciel

Quand je suis à la bibliothèque, supposée avancer sur mon travail de master, il m'arrive de ressentir un stress... Bien plus qu'un stress, en fait, une peur, une angoisse, un mal de ventre. Je vois l'heure ou je devrais me mettre au travail approcher, arriver, puis passer. J'ai toujours mal au ventre et je ne me suis toujours pas mise au travail. Avec plusieurs minutes de retard, je me décide enfin à faire mon petit exercice de cohérence cardiaque, puis j'ouvre Word, Excel... Je passe de l'un à l'autre, je relis quelques lignes, j'hésite, je m'affole, je ne sais plus par quel bout prendre mes données, quoi faire avec, comment avancer. J'angoisse de plus en plus, et je finis par fermer Word, fermer Excel, ouvrir Firefox et me perdre sur le grand Internet. Le cercle vicieux de la procrastination. Saviez-vous que celle-ci est plus souvent liée à la peur qu'à la paresse, comme on pourrait le croire ?

En fait, depuis le moment où j'ai commencé à écrire cet article (il est en cours depuis bien une semaine), j'ai déjà fait un petit bout de chemin. J'ai réussi à arrêter de cliquer sur la jolie icône rouge à triangle blanc de Youtube, et à me remettre à la lecture. J'ai fini un des deux livres que j'avais commencés, et je commence à apprécier le deuxième. Et surtout, ce matin, j'ai commencé la lecture d'un chapitre de bouquin qui me donne quelques idées concrètes sur la marche à suivre pour la suite de mon mémoire. De quoi calmer mon stress pendant au moins quelques heures, et peut-être bien remettre un peu d'huile dans les rouages.

Le soleil n'est pas loin

vendredi 14 février 2020

Je ne teul'fais pas dire (6)

On est vendredi, et c'est reparti pour le chouette questionnaire de ronchonne de Mahie. Je pense que je vais essayer de le remplir à peu près toutes les deux semaines, ça me semble être un bon rythme. Ça me permet d'évoquer un tas de petites choses auxquelles je ne consacrerais pas un article entier, mais que j'ai quand même envie de raconter.

Aujourd’hui je me sens : Plutôt bien, mais un peu stressée aussi.

Fin janvier, une marche en forêt, en famille

Ce matin la première personne à qui j’ai parlé une fois sortie de la maison : J'ai salué une femme qui promenait son chien, sur le chemin de la gare, puis j'ai remercié la fille assise en face de moi dans le train qui venait de ramasser le bandeau que j'avais fait tomber.

J’ai été super contente de : D'un truc dont la psy m'a fait me rendre compte, hier. Quand j'y repense, je sens encore mon cœur tout léger comme s'il avait des ailes.

Sculptures de glace au-dessus du ruisseau

Ça m’a franchement énervé de : m'apercevoir que je redevenais accro à Youtube, et que par la même occasion je laissais mon livre de côté. Il faut que ça change !

Ma conversation/situation surréaliste de la semaine : Rester plusieurs heures figée devant mon ordinateur, à faire tout et n'importe quoi d'autre que ce que je devrais faire, juste parce que je suis morte de trouille d'envoyer un simple petit e-mail... Surréaliste, mais véridique. Qu'est-ce que j'ai docteur ? Je sens qu'il y a encore des sujets à aborder avec ma psy.

L'année passée, il y avait de la neige, et un peu plus de glace.

Je suis grognon : Bah non, aujourd'hui ça va.

Nan, mais franchement, tu trouves ça normal de/que : Que les légumes bio soient systématiquement emballés sous une grosse couche de plastique au supermarché ?

C’est exquis de : Manger un bon burger avec des frites tout en parlant lectures avec une personne très sympathique !

Mais c'était très beau quand même

Ça me rend extatique : J'ai perdu du poids et je suis en train de prendre de bonnes habitudes alimentaires, à ma sauce et sans trop faire d'efforts. C'est agréable.

En ce moment je lis : Un recueil d'histoires courtes de Dino Buzzati, Le K. Elles sont toutes plus surprenantes les unes que les autres, mais il faut bien avouer que la plupart d'entre elles donnent le cafard.

Encore de délicates sculptures...

Je dis « respect » à : Aux personnes qui ont le courage de se lancer et d'agir pour réaliser leurs rêves, plutôt que de les laisser dormir dans un coin de leur tête. 

Je ne résiste pas à : Jeter un coup d’œil dans toutes les boîtes à livres que je croise, même si j'ai déjà une pile immense de bouquins qui m'attend à la maison.

Plus bas, on pénétrait dans le brouillard...
 
J’vais t’dire une bonne chose : C'est pas parce que la météo annonce du mauvais temps qu'on n'aura pas l'occasion de s'assoir sur un banc pour manger des cupcakes !

Dans ma bagnole je n’ai besoin de personne et j’écoute à fond : Dance Monkey, de Tones and I. Ce n'est pas tout à fait vrai, mais j'aime bien cette chanson et je l'ai dans la tête en ce moment.

La pensée hautement philosophique de la semaine : Y a plus d'saisons, ma bonne dame.

...qui créait une atmosphère particulière
 
Je me taperais bien : Un bon cupcake comme ceux que Valvita m'a offerts lundi. Ou alors une mousse au chocolat.

J’ai été raisonnable : Pas tellement. Je m'étais dit que je n'allais pas reprendre de bouquins dans des boîtes à livres, ni en emprunter à la bibliothèque tant que je n'avais pas lu ceux que j'ai chez moi... Eh bien hier, j'en ai emprunté deux, et pris trois dans une boîte (ou même quatre, je ne sais plus). Mais comme je lis beaucoup, ces derniers temps, on va dire que ce n'est pas grave !

Les enfants marchaient loin devant, en parlant de leurs jeux vidéo

Cette semaine pour la première fois j’ai : Je me suis installée dans un petit coin lecture de la bibliothèque (un matelas et des coussins dans un genre de petite alcôve), et... je me suis carrément endormie.

C’est bien la dernière fois que je : Que j'oublie mon portemonnaie le jour où je vais au marché ! Heureusement que ma sœur tient un magasin en ville et a pu me dépanner.

Je me suis rendue compte qu'ils avaient grandi. Ils ne se sont pas plaints une seule fois
 
L’émission de tv, de radio, ou l’article de presse qui m’a le plus frappé cette semaine c’est : Une interview de Mike Horn, à propos de l'expédition au pôle Nord lors de laquelle il a bien failli perdre la vie. Je ne sais pas si le magazine était très récent ou pas, je l'ai lu dans la salle d'attente chez la psy.

Plutôt que d’être assise à mon bureau, là tout de suite j’aimerais mieux : Être toute nue dans un sauna, une agréable odeur de pin flottant dans l'air, ma transpiration ruisselant sur mon corps, et rien d'autre à faire que profiter de l'instant et me reposer.

mercredi 12 février 2020

Nuée d'oiseaux

C'était un peu avant Nouvel An, on était allés se balader au bord du canal. Ça devait être le milieu de après-midi, mais il faisait sombre en raison des nuages et du soleil de décembre qui se couche très tôt... Il avait beaucoup plu les jours précédents, du moins je suppose parce que les champs étaient complètement inondés.

On était sur le chemin du retour quand tout a coup, on a entendu un drôle de bruit, comme un vrombissement. On s'est retournés et on a aperçu juste au-dessus du canal une grande nuée d'oiseau qui volait en frôlant la surface de l'eau.


Comme j'avais déjà mon appareil en main, et que je les ai entendus arriver de loin, je n'ai eu qu'à vérifier que j'avais les bons réglages, pointer mon objectif, et déclencher...


 ...encore...


...et encore...


...jusqu'à ce qu'ils aient disparu, cachés par les arbres qui bordent le canal. C'était vraiment impressionnant, je n'avais encore jamais vu ça ! Avez-vous une idée de l'espèce dont il s'agit ?


dimanche 9 février 2020

Une dent en moins

Ça faisait plusieurs semaines qu'elle bougeait, et que la suivante poussait derrière, façon dent de requin. Et mercredi soir, pop ! Elle est enfin tombée ! Je parle bien sûr de la dent du Petit Loup, la première dent de lait qu'il perd.


Il était fier comme un paon, et souriait à qui mieux mieux pour nous montrer le trou béant dans sa dentition. Pendant que Maman sortait son appareil photo et Papa son IPhone pour immortaliser l'événement, Grand Frère attrapait sa tablette, déclenchait, puis décorait l'image.


Pendant la nuit, évidemment, la petite souris est passée, déposant quelques pièces sous l'oreiller en échange de la précieuse petite dent. Comme le Petit Loup était radieux, le lendemain, en les découvrant !

vendredi 7 février 2020

Super-héroïne

Ça faisait longtemps que je n'avais plus pensé à cette période de ma vie. Et puis, je ne sais plus trop comment, mais je me suis mise à en parler chez la psy. Mon Grand Loup était bébé, et sur mon blog je le surnommais le Bibou. J'habitais à l'Ile Maurice, je venais de devenir Maman pour la première fois. J'avais 23 ans.

Tout était nouveau, je venais d'acquérir un nouveau statut, je commençais une nouvelle vie, une vie de maman... Je me rendais compte qu'à partir de ce moment, c'est moi qui allait devoir prendre les décisions : comment fallait-il l'habiller ? Fallait-il l'emmener chez le médecin, ou est-ce que ça allait passer ? Moi, et mon mari, bien sûr. Je découvrais que je ne pouvais plus décider de l'heure à laquelle j'allais me coucher (il fallait que mon bébé dorme pour que je puisse dormir), ni de celle à laquelle je me lèverais. Quand on sortait, il fallait penser aux couches, aux habits de rechange - heureusement, je l'allaitais, pas de biberons à emmener ni de lait à réchauffer.

Et au milieu de tout ça, 12 semaines à peine après un accouchement plus ou moins traumatisant, j'avais repris le travail. Un nouveau travail. Dans l'enseignement. J'avais été engagée pour donner des cours de journalisme - moi qui n'ai jamais été journaliste. Toute seule, j'ai dû élaborer le programme et le contenu de mes cours. Moi qui n'avais jamais encore enseigné, moi qui avais un petit nouveau-né de 12 semaines...

Petits pieds en mai 2011

Je préparais mes cours dès que le bébé s'endormait et jusqu'à onze heures, minuit, une heure du matin, souvent interrompue pour une tétée. J'allais me coucher, le petit me réveillait encore plusieurs fois pendant la nuit, affamé. Vers 10 heures du matin, j'enfourchais mon vélo pour aller donner mes cours. A midi, je rentrais en vitesse à la maison pour donner à téter à mon bébé, ou alors je retrouvais mari et bébé quelque part en ville pour l'allaiter. L'idéal aurait été que je tire mon lait, mais c'était compliqué... Je travaillais six jours par semaine, le samedi uniquement le matin.

En juillet ou août, mes parents et ma sœur étaient venus passer quelques semaines de vacances chez nous (moi, aux vacances, je n'y aurais pas droit avant d'avoir travaillé une année entière dans cette compagnie), et ils m'avaient offert pour mon anniversaire un bon pour un massage, dans un institut. C'était un massage d'une heure et demie, un massage balinais. La masseuse n'arrêtait pas de me dire que j'étais tendue, et effectivement, au bout de l'heure et demie, j'étais toujours aussi crispée, aussi fatiguée, je n'avais absolument pas réussi à me détendre.

Quand je lui ai raconté tout ça, la psy m'a dit que j'avais été une super-héroïne. Elle a sûrement raison. Quand j'y repense, je me demande comment j'ai fait pour faire tout ça, pour survivre à tout ça. Étrangement, malgré la fatigue, les incertitudes, le stress, le ras-le-bol parfois, jamais je me suis laissée aller à penser que j'étais malheureuse. Non, je n'étais pas malheureuse. C'était ma vie, et c'était comme ça. J'appréciais chaque moment passé avec mon fils, on découvrait petit à petit ses sourires, ses vocalises, on l'admirait alors qu'il apprenait à soulever la tête, à se retourner, à attraper ses pieds. C'est peut-être vrai finalement que la dépression, le burn-out et ce genre de maladies sont des maladies de pays riches. Parce que quand on n'a pas le choix, on ne peut pas se laisser aller, on ne peut pas s'effondrer, on continue et c'est tout, c'est la vie et c'est tout.

Petits pieds en juillet 2011

J'écris ça, et je sais que ce n'est pas tout à fait vrai : je pense à une personne, une Mauricienne, une proche, qui elle a bien failli s'effondrer - je ne sais pas si elle a mis le mot de dépression sur ce qui lui arrivait, mais ça y ressemblait bien. Je repense souvent à elle. Avec ses trois enfants insupportables, son mari parti loin pour gagner de l'argent - et peut-être aussi pour s'éloigner d'elle. Elle qui me racontait son désespoir à la naissance de son troisième fils : à l'hôpital avec son nouveau-né, elle savait qu'un autre bébé (de 10 ou 11 mois !) l'attendait à la maison... Et nous, on passait parfois du temps avec elle, mais souvent j'avoue qu'on avait envie de la fuir, parce qu'elle nous plombait avec ses plaintes et ses histoires déprimantes. J'ai honte, en y repensant.

Je ne sais pas trop où ça me mène de repenser à tout ça. Peut-être que c'est des choses qui devaient être dites, qui méritaient d'être mises par écrit - parce que je n'en avais pas parlé sur le moment sur mon blog. Peut-être que ça vaut la peine que je me souvienne que j'ai réussi à faire tout ça. Que j'ai été une super-héroïne. Je n'y crois qu'à moitié, je crois plutôt que j'ai été un peu folle, un peu inconsciente, que je n'aurais peut-être pas dû accepter ce nouveau travail à l'époque, même s'il était mieux payé que l'ancien. Que j'aurais dû faire d'autres choix... Mais enfin, le passé est passé. Alors, mieux vaut que je me dise, que j'essaie de croire, que j'ai bel et bien été une super-héroïne. Peut-être même que j'en suis encore une.

mercredi 5 février 2020

Une année sans hiver

Il a neigé, hier matin. Enfin, c'était plutôt du grésil. De minuscules boules blanches, qui faisaient comme de petites aiguilles sur les joues, et sur le sol, rebondissaient une fois, avant de fondre. Ça n'a pas duré très longtemps. Le ciel était presque parfaitement bleu au-dessus de ma tête.

Nous n'avons pas encore eu de neige, cette année. Pas à notre altitude. J'ai lu dans le journal que c'était la première fois qu'elle se faisait attendre si longtemps, et que s'il ne neigeait pas de toute la saison, ce serait la première fois depuis le début des relevés, dans les années 30, que ça arriverait.

L'année dernière, le village enneigé (31 janvier 2019)

Le Petit Loup était supposé avoir des journées de ski avec l'école la semaine prochaine, mais sur le site de la petite station de ski où ils devaient se rendre, non loin d'ici, on lit : « La météo printanière du moment nous permettrait presque de faire du ski nautique sur nos pistes... » L'école a envoyé un message pour dire que les journées était annulées.

Notre Grand Loup, par contre, part pour la première fois en camp dans les Alpes, début mars. A priori, il devrait quand même y avoir un peu de neige, là-haut, même si je viens de voir que plusieurs pistes sont fermées. L'hiver fout le camp.

Une fleur sous la neige, le 31 janvier 2019

J'aimerais bien un peu de neige, quand même, au moins histoire de faire quelques jolies photos, et pourquoi pas d'aller faire un peu de luge. Ça, on peut toujours monter sur les hauteurs pour le faire - on l'a déjà fait, d'ailleurs un de ces derniers week-ends. Mais j'aimerais bien qu'elle arrive jusqu'ici, même si elle ne dure pas longtemps.

Un hiver sans neige. Une année sans hiver. Étrange et un peu triste. Vous avez dit réchauffement ?

Vieux sapin de Noël sous la neige, le 31 janvier 2019



mardi 4 février 2020

Je me souviens... La guêpe et Mme Pervenche (11)

Un de ces soirs, au souper, les enfants se sont mis à parler de guêpes, par rapport à une blague d'une BD de Titeuf. Je me suis alors rappelé une petite histoire vécue il y a longtemps, que je leur ai racontée.

Cet insecte est probablement plutôt une abeille qu'une guêpe, non ?
Souvenir de l'été dernier, en Pologne.

Je devais avoir 8 ou 9 ans, peut-être moins, et je jouais dans le village avec une de mes meilleures amies, P. Près de l'église, il y avait un talus planté de petits sapins, et on aimait aller y jouer. On s'était frayé un chemin entre les petits troncs, et à une extrémité du petit bois, on avait découvert une vieille planche abandonnée là, à moitié prise dans les herbes et les ronces. Je l'avais soulevée, mais... elle abritait apparemment un nid de guêpes. Celles-ci s'étaient précipitées en-dehors de leur trou, et deux d'entre elles m'avaient piqué au mollet. On s'était enfuies en courant, et heureusement, on n'avait pas été piquées plus que ça.

Un peu plus tard, j'étais chez mon amie quand j'ai senti quelque chose me chatouiller sous mon t-shirt. En le soulevant pour voir ce que c'était, P. et moi avons découvert... une guêpe ! A moitié étourdie, probablement un peu écrasée par le tissu, elle ne m'avait même pas piquée. Mon t-shirt était bleu, le même bleu que l'un des pions du Cluedo, Mme Pervenche (un jeu auquel j'aimais bien jouer avec P.) Depuis ce jour-là, ce personnage nous rappelait toujours cette mésaventure, et on se gardait bien de le choisir quand on faisait une partie...



Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi (ou presque) un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.

dimanche 2 février 2020

Dans la lune

- Grand Loup, va mettre ton pyjama !

Le Grand Loup disparaît dans le couloir qui mène à sa chambre. On entend ses pas, puis la lumière qui s'allume. Pendant ce temps, on débarrasse la table, on met les restes du repas dans le frigo, on remplit le lave-vaisselle. Quelques minutes plus tard, le Grand Loup réapparaît, toujours habillé.

- Grand Loup... et ton pyjama ?
- Oups !

On pourrait croire qu'il le fait exprès, mais moi qui connais bien mon fils, je sais que ce n'est pas le cas. Il a juste oublié. Le temps d'arriver dans sa chambre, d'être distrait par une BD ouverte sur son lit ou posée sur le sol, et sa mission lui était juste sortie de la tête. Envolée.

C'est comme ça pour tout, tout le temps. Le Grand Loup, bientôt 9 ans, est dans la lune, il vit dans son petit monde à lui, et c'est parfois difficile pour nous d'y entrer. Et de faire passer des messages jusque là-haut, tout là-haut, sur la lune.

La lune, tout là-haut... lors d'une magnifique balade dans une réserve naturelle.

- Grand Loup, quand tu as fini ton orange, tu vas mettre la peau au compost, puis tu vas te laver les mains.

Avec un peu de chance, il fera l'une de ces choses, ou l'autre, mais plus probablement, on le retrouvera à jouer aux Lego, les pelures d'orange éparpillées sur la table et ses mains toutes collantes. Il oublie aussi régulièrement ses affaires - à l'école, par exemple, ou comme l'autre jour, dans le bus (il a laissé son bonnet et son écharpe sur le siège en sortant...)

En même temps, je ne peux pas trop lui en vouloir. J'étais comme ça, moi aussi. Si vous saviez combien de fois on m'a dit : « Quand on n'a pas de tête, on a des jambes ! », ou « Si elle n'était pas bien accrochée, tu oublierais ta tête ! ». Je le suis toujours un peu, d'ailleurs - j'oublie les choses que je dois faire si je ne les note pas. Ou alors, je fais les choses par habitude, oubliant que j'avais normalement décidé que j'allais faire autrement, ce jour-là.

Peut-être bien que moi aussi, je vis sur la lune.