Le temps est devenu fou.
Mardi passé, j'ai observé, médusée, la rue devant chez moi se transformer en rivière. C'était d'abord de petites rigoles, de chaque côté, qui se sont vite rejointes pour former un torrent. Comme la rue est en travaux et n'a pas encore été goudronnée, des ruisseaux se sont creusés dans le sable et le gravier. A côté de la fontaine, le trou béant de deux mètres de côté et d'un mètre cinquante de profondeur a rapidement été rempli d'eau, n'apparaissant bientôt plus du tout.
C'est un peu plus tard, alors qu'il faisait déjà nuit, que j'ai vu un hélicoptère se diriger vers le village d'à côté. Il éclairait la forêt et les maisons de son projecteur. Une recherche sur internet, et j'ai appris que la situation avait été encore bien pire là-bas : c'est carrément des torrents de boue qui se sont déversés sur le village, emportant les voitures, détruisant les jardins, éventrant la route, pénétrant dans les caves et les maisons... Certains habitants ne pouvaient plus sortir de chez eux et avaient dû se réfugier au grenier en attendant les secours.
La valse de l'hélicoptère et des véhicules de secours a duré encore un moment. La pluie, qui s'était calmée, s'est remise à tomber. J'ai eu du mal à m'endormir, bouleversée par toute cette situation - pas pour moi, mais pour toutes ces personnes qui ont vu leur maison dévastée.
C'est la deuxième fois de ma vie que j'habite là où ce genre de phénomène se produit : la première fois, c'était à Port-Louis, à l'Ile Maurice. Là-bas, plusieurs personnes étaient mortes noyées, en tombant dans le canal gonflé à bloc ou en restant piégées dans un passage souterrain qui se remplissait d'eau. Cette fois-ci, heureusement, les dégâts ne sont que matériels.
N'empêche, je reste tendue quand la pluie recommence à tomber fort, comme hier soir ou cet après-midi. Hier soir, j'étais déjà couchée. La pluie qui s'est mise à tomber subitement m'a tirée de mon lit, et je suis allée contempler l'eau qui recommençait à s'accumuler sur la route, à former de petites rigoles... Un peu plus tard, un énorme coup de tonnerre a retentit, une fraction de seconde seulement après l'éclair, faisant tout trembler et laissant mon cœur battant. Et cet après-midi, le temps s'est soudainement obscurci, le vent a commencé à souffler, secouant violemment la cime des arbres. J'ai eu le réflexe de rentrer le basilic posé sur le rebord de ma fenêtre, et peu après la pluie commençait, se transformant bientôt en gros grêlons qui venaient taper sur les fenêtres avec un bruit assourdissant.
Quand je suis sortie un peu plus tard pour aller à l'épicerie, le léger vent qui persistait faisait danser des morceaux de fleurs de géranium éparpillés sur la route sous les fenêtres fleuries.
Le temps, semble-t-il, est devenu fou...
Wow, c'est vraiment impressionnant! Tu as dû avoir très peur (merci pour les photos, ceci dit... je te vois bien les prendre, médusée). L'eau est mon élément, mais je crains les inondations. C'est fort, l'eau, plus qu'on pense...
RépondreSupprimerLe changement climatique s'accélère et nos dirigeants semblent ne pas le comprendre.
RépondreSupprimerJ'ai pensé à toi en voyant que les dégâts devaient être près de chez toi. Chez moi, rien, juste beaucoup de pluie. Pas de dégâts, pas de grêle et ça me convient bien. En 2013, tous mes pots de fleurs avaient été cassés par la grêle et il avait fallu refaire toute la façade de l'immeuble qui ressemblait à un bâtiment criblé de balles. Comme tu dis, ce n'est que matériel mais c'est tout de même traumatisant. Courage à toi.
RépondreSupprimerimpressionnant !!!
RépondreSupprimerJe comprends ta frayeur,j'espère pour toutes les personnes atteintes par ces dégâts que tout va rentrer dans l'ordre sans trop de complication.
Et surtout je souhaite que cet épisode déréglé ne se reproduise pas
La vache, impressionnant !
RépondreSupprimerOn a aussi eu des gros orages il n'y a pas longtemps, avec le tonnerre 2 secondes après l'éclair : il était tellement gros qu'il s'est gonflé gonflé gonflé avant d'exploser, d'où le laps de temps alors que l'orage était juste au-dessus. Mais on n'a pas eu des pluies comme ça. Je ne sais pas si ça arrive vraiment dans ma région vu qu'il pleut un petit peu toute l'année.
En tout cas, ce genre de truc doit faire super peur...
Comment ça marche en Suisse pour les pertes matérielles ? Il y a une aide de l'État en raison d'une "catastrophe naturelle" comme en France ?
Ouah, impressionnant! Ici on a une vague de chaleur historique, on bat tous les records, hier pas loin de chez moi, en Colombie Britannique il a fait 46 degrés, la plus haute température jamais enregistrée au Canada! Chez moi il faisait 38 degrés hier, du jamais vu dans ma région, et ça va encore monter pendant les prochains jours! La crise climatique est de moins en moins facile à ignorer, ça c'est sûr :(
RépondreSupprimerQuel désastre :-( Les personnes dont les maisons ont été ravagées doivent être tellement au fond du trou :-(
RépondreSupprimerc'est effrayant quand même... tu as eu de la chance d’être épargnée par rapport à tes voisins... je me souviens aussi de ton article à L'ile Maurice, d'ailleurs en commençant à lire celui de cette année j'ai repensé direct à ton témoignage passé sur Maurice...
RépondreSupprimerTout fou le camp sur cette planète ça fait peur !