Mes enfants hurlent. Ils hurlent en permanence. Ils hurlaient au moment où j'imaginais écrire ces lignes, ils hurlent pour dire qu'ils sont contents, pour dire qu'ils ne sont pas d'accord, parce qu'ils sont fatigués, parce que le repas du soir ne leur plait pas, parce que je leur ai refusé quelque chose. A croire que c'est leur activité favorite. À chacun d'eux. Hurler et faire hurler son frère.
Et quand ils ne hurlent pas, ils disent non. On en est arrivé à un point où c'est une réponse automatique et immédiate à presque tout. Si je leur propose de faire un bricolage ou de faire un petit jeu de société, ils me disent non. On va au soleil, voir la neige, les enfants ? Non ! Quand je leur propose un tour à la place de jeux, ils me disent non. Quand c'est l'heure d'en repartir, c'est à nouveau non. Les enfants, allez mettre votre pyjama ! Hurlements. Non.
Et à chaque fois, je dois déployer une énergie incroyable pour les convaincre ou les faire céder. Une énergie que je n'ai pas, une énergie que je n'ai plus. Une énergie que j'aimerais utiliser à autre chose qu'à argumenter sans arrêt sur les mêmes choses, à menacer, ou à compter jusqu'à trois.
Tout ça est de ma faute, bien sûr, parce que je crie aussi beaucoup pour qu'ils fassent ce que je leur demande. Alors ils comprennent que hurler est une solution valable - acceptable, banale, normale - pour obtenir ce qu'ils veulent. Et on se retrouve pris dans un cercle vicieux, sans savoir comment en sortir, sans même être sûr qu'il est possible d'en sortir.
J'ai passé un bon moment avec mes enfants à la place de jeux, aujourd'hui. On a joué, on a couru, on s'est balancé, on a ri. Les rires sont là aussi, mais j'aimerais qu'ils prennent enfin le dessus sur les cris et les pleurs...
Oh, j'ai le même, version anglaise! C'est pas tant que Mark crie, mais il pigne... et avec l'âge, le "whining" a pris une tournure plus bruyante. En ce moment, ce sont les "oh, COME ON!" qui ponctue ses phrases quand je suggère des choses absolument impensables, comme aller se coucher ou éteindre la télé.
RépondreSupprimerMoi aussi, je crie. Je ne lève jamais la main sur lui, je ne punis pas vraiment, mais j'élève la voix. Okay, je crie. Ça marche pas mal, quand c'est pas constamment.
Mais franchement, c'est quoi la technique idéal pour instaurer un minimum de règles et de discipline (... ça me fait bizarre d'écrire ça, moi qui suis plutôt tendance anar!)? On ne punit pas, on ne tape pas, on ne crie pas... je suis désolée, mais dans la vie de tous les jours, les négociations permanentes, ça ne marche pas et ça vire vite au chantage, super pas productif quand le gamin commence à marchander pour tout.
Courage! Ici la première a toujours été très calme. Elle négocie, elle chouine, mais pas de cris. Le deuxième est bien plus bruyant, et entraîne même sa sœur qui veut être sûre qu'on continue à l'entendre, elle aussi.
RépondreSupprimerJ'essaie de m'efforcer de ne pas être trop dans la confrontation, mais pas toujours facile de garder son calme, surtout quand on est fatiguée!
Pour manger je leur dit que s'ils ne veulent pas, ce n'est pas grave, je range le repas et ils attendront le prochain. Pour se brosser les dents, que ce n'est pas grave, qu'ils auront juste super mal quand ils auront des caries. enfin j'essaie de leur faire se rendre compte que ce n'est pas pour moi mais pour eux qu'ils le font.
Ça ne marche pas toujours très bien ;-)
Essaie de choisir les batailles importantes et de lâcher prise sur le reste, ça fait du bien des fois de se dire "après tout si elle est habillée n'importe comment pour aller à l'école c'est pas si grave".
Bon courage!!
Chez nous quand je n'ai plus de patience et que j'ai mal à la gorge (ou à la tête), je les fais regarder le mur. Normalement ça les calme. Bon après ils peuvent pas regarder le mur pendant 1 heure (dommage! ha ha), mais il faut instaurer des limites. Alors tour à tour c'est "puni de télé" ou "puni de dessert"... le problème avec le dessert c'est qu'il faut que j'ai quelque chose de prévu, ce qui n'est pas toujours le cas (ça me donne plus de travail!). Par contre ma préféré c'est de les punir de télé parce qu'ils sont obligés de jouer avec leurs jouets, lire ou être créatifs avec des bricolages.
RépondreSupprimerZhu : Ah, ça me rassure, il n'y a pas que les miens ;) Aller se coucher... mais quelle idée de leur demander ça, aussi ??
RépondreSupprimerJe pense qu'il doit y avoir un moyen de rester ferme sans crier. Enfin, la plupart du temps, car même les plus zen des parents (Cam, si tu passes par ici) pètent les plombs de temps en temps. J'aimerais bien y arriver, ou du moins m'en rapprocher.
Marie : Oh, j'imagine tout à fait la grande sœur qui donne de la voix pour continuer à se faire entendre... Ça arrive aussi ici.
Pour les repas, ce n'est pas tellement qu'ils ne veulent pas manger mais qu'il ne sont pas content de ce qu'il y a dans leur assiette. Je leur dit aussi qu'il peuvent attendre le prochain repas (ou plutôt, aller au lit sans manger, puisqu'ils ne mangent pas à la maison à midi), mais j'ai juste droit à plus de cris... En général, je finis par leur dire d'au moins goûter. Ça marche avec le petit, qui se rend en général compte qu'il aime quand même, mais moins avec le grand...
Ton conseil sur les batailles importantes en est un très bon, je pense... merci :) C'est déjà un peu ce que j'essaie de faire, mais j'ai encore du chemin pour apprendre à davantage lâcher prise.
PS: Tu n'écris plus sur ton blog ?
N : Pfiou, impossible de les faire regarder le mur, surtout le petit qui est une pile électrique et ne tient pas trois secondes en place ! Mais parfois, je les assois chacun sur un siège quand ils se battent, avec une petite minuterie pour qu'ils sachent quand ils peuvent retourner jouer... ça marche moyennement, m'enfin bon.
En tout cas... c'est loin d'être facile avec deux, je ne sais pas comment tu fais avec trois petits mecs.